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Émile Bourgault à la Sala Rossa | Le fêté fait les choses en grand

par Sami Rixhon

Émile Bourgault a eu 21 ans! Ce soir même, le 27 novembre. À la place de se payer une simple sortie au bar entre amis, le jeune musicien, originaire de la Rive-Sud de Montréal, s’est offert pour l’occasion un spectacle à la Sala Rossa. La bande est probablement allée célébrer Bourgault avec quelques coups arrosés par la suite, en fait, mais commençons par l’essentiel, la musique…

Ça fait longtemps que je suis Émile Bourgault. Je l’ai connu il y a plus de trois ans comme cet étudiant indécis du cégep du Vieux Montréal. Puis, j’ai apprécié son parcours aux Francouvertes 2022, et je l’ai vu jouer quelques mois plus tard à Osheaga, sur la scène des Arbres, devant une petite centaine de personnes. Il a même donné une performance dans le jardin de mon père, c’est dire!

Et à chaque fois, c’est de mieux en mieux. On voit qu’il prend de l’expérience et de l’assurance. Ce n’est pas la première fois que je l’écris, mais je suis presque certain qu’il foulera les planches du Club Soda pour son projet solo très bientôt.

Dans deux ans, gros max.

Bourgault ouvre son spectacle avec la pièce-titre de son, pour l’instant, unique album, Tant mieux, puis poursuit sur Nœud coulant. Il a un petit côté Pierre Lapointe sur ce genre de chansons tristes, côté magnifié par la précieuse aide du mélancolique par excellence Félix Dyotte, qui a assuré la réalisation de son projet long. Plus Émile Bourgault aura mûri, plus il aura vécu de peines, et plus il aura de belles choses à dire (que l’on ressentira encore davantage, comme public) dans les titres où le spleen est autant mis de l’avant.

C’est pour l’instant sur les chansons plus pop que Bourgault excelle, d’après moi, comme Juillet ou Les aiguilles, qui donne l’impression d’écouter un Thierry Larose venant de découvrir le saxophone – excellentes lignes de la part de Florence Beauquier-Léger au sax, d’ailleurs, probablement la musicienne accompagnatrice s’étant le mieux démarquée de cette soirée. Monique tricote quant à elle plus dans le rock, et très bien, en plus de ça, ce qui nous fait dire qu’Émile Bourgault devrait peut-être davantage explorer cette avenue pour aller chercher un son d’autant plus éclectique.

« Je sais que j’ai quand même une crowd en fin de session, donc merci à vous d’être là », souffle-t-il avant d’interpréter Ma dépendance.

Tout au long de son spectacle, Émile Bourgault s’offrira des duos avec divers artistes de la scène émergente, notamment Sofia Duhaime (sur Nos amours cimetières), Sam Tanguay, sa copine, (sur L’oreiller) et Otto (sur Si tu pars). C’est pourtant l’interprétation d’Ailleurs, avec Louis-Julien Durso, qui volera la vedette pendant la soirée. Les deux jeunes hommes se côtoient depuis des années, et ça se ressent. On perçoit directement cette alchimie, ce petit plus quand ils prennent le micro ensemble. C’est d’ailleurs Durso qui s’est occupé de la mise en scène du spectacle.

Bourgault n’interprétera aucune chanson tirée de ses deux premiers EP pendant sa prestation. Il va préférer des reprises, du nouveau matériel… Même pas Pauvre & malheureux, qui avait eu franchement eu un petit succès au sein de la communauté étudiante mélomane du Vieux-Montréal (et autres cégeps en ville). On comprend qu’Émile regarde devant, il est déterminé et y arrivera très probablement.

Le projet n’a pas atteint sa phase finale, Émile essaie encore de trouver ses marques, mais quand ce sera fait, il faudra être préparé. Ça va débouler rapidement.

Juste avant le rappel, Bourgault interprète Les aiguilles. La salle chante en chœur le refrain, parfaitement. Il n’y a aucun plus beau cadeau. Surtout pour son anniversaire.

Les dauphins et les licornes céréales

Céréales Dauphin. Drôle de nom. La troupe de Sainte-Thérèse se chargeait d’ouvrir le bal avant qu’Émile ne foule les planches plus tard dans la soirée. Je partais avec un certain à priori, je n’avais pas été charmé par leur unique chanson publiée sur les plateformes, Lucky Charms. Mais en live, c’est autre chose.

Le quintette s’en sort très bien sur scène et le niveau technique, pour l’âge des membres (dans le début de la vingtaine), est excellent. Il y a un petit côté The Strokes dans le son, combiné à un style vestimentaire d’élèves modèles du secondaire. Maintenant, il va falloir faire paraître plus de matériel, mais le potentiel est là.

Un nom qui pourrait, sans m’étonner, se retrouver parmi les 21 des Francouvertes dans quelques années.

LISTE DES CHANSONS AU PROGRAMME (ÉMILE BOURGAULT)

1. Tant mieux
2. Nœud coulant
3. Juillet
4. Ma dépendance
5. Nos amours cimetières (avec Sofia Duhaime)
6. Les souvenirs heureux
7. Ailleurs (avec Louis-Julien Durso)
8. L’oreiller (avec Sam Tanguay)
9. Always on my mind (avec Norah Lapointe)
10. Monique
11. J’imagine
12. Si tu pars (avec Otto)
13. Marcher, passer, partir
14. Les aiguilles

RAPPEL

1. Vivre enfin
2. L’alinéa

Crédits photo : Charles-Antoine Marcotte

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