Bartok, Stravinski et Prokofiev selon Hannu Lintu et l’OSM

par Alain Brunet

Fin 2019, le maestro finlandais Hannu Lintu s’était démarqué en tant que chef invité, la direction artistique de l’OSM le ramenait cette semaine (mardi et mercredi)  à la Maison symphonique pour un programme aucunement scandinave  mais plutôt  hongrois et russe: Stravinski, Bartók et Prokofiev.

La première œuvre au programme, la Symphonie d’instruments à vent, se veut un hommage de Stavinski à Debussy, superbement exécutée avec les couleurs orchestrales circonscrites par Hannu Hintu. Après quoi deux maîtres pianistes issus de deux générations, mais dont l’un a déjà prodigué de précieux enseignements à l’autre, se sont donné la répartie dans le Concerto pour deux pianos, percussions  et orchestre de Bartok. Les solistes invités n’étaient pas piqués des vers:  de retour à Montréal après y avoir épaté la galerie à quelques reprises depuis 2019, le brillantissime Russe Daniil Trifonov, ainsi que l’Arménien Sergei Babayan, sans conteste l’un des grands maîtres du piano classique que l’on a eu maintes fois l’occasion d’admirer à Montréal. 

Une autre paire de solistes, cette fois issus de l’OSM, a  participé à ce dialogue complexe et anguleux signé Bartok: le timbalier solo Andrei Malashenko et le percussionniste Serge Desgagnés. On a beau être fan fini du compositeur hongrois, on n’est pas certain d’apprécier cette œuvre au plus haut point, Car une ambiguïté demeure : son exécution n’est-elle pas tributaire des consignes définies par la partition? Pour maestro Hintu et l’OSM, en tout cas, l’équilibre entre les forces y est extrêmement difficile à atteindre, ce qui donne l’impression parfois que l’orchestre et les percussions amoindrissent le jeu de ces pianistes pourtant géniaux, assurément issus de l’élite mondiale. 

Ce problème d’intelligibilité sonore ne serait-il donc pas lié à la direction d’orchestre et l’exécution de ses interprètes mais bien d’un problème conceptuel ? Poser la question… On aura presque préféré le rappel étonnamment long des solistes invités, soit la Barcarolle de la Suite pour deux pianos no 1, opus 5, de Rachmaninov – que Babayan et  Trifonov ont joué récemment ensemble dans d’autres programmes dirigés par  Hannu Lintu.Le plat de résistance n’aura donc pas été celui prévu d’entrée de jeu mais bien les extraits de Roméo et Juliette de Prokofiev, joués après l’entracte. Sauf quelques rares extraits un peu  moins inspirés, cet assemblage réduit du fameux ballet aura été magnifiquement dirigé et exécuté.  Celles et ceux qui n’y étaient pas présents pourront en apprécier le travail sur mezzo.tv à compter du 3 juin prochain.

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