Désormais considérée comme une plateforme de référence pour les mélomanes, artistes, professionnels de la production et de la diffusion, pédagogues ou étudiants, bref pour tout l’écosystème musical, PAN M 360 fait peau neuve et lance officiellement la seconde phase de son développement. Au cours des dernières semaines le nouveau site PAN M 360 a été rodé, peaufiné, nous sommes fins prêts à lancer la phase 2 de notre développement. Dans le contexte de notre soirée de lancement du 25 janvier chez Ausgang Plaza, l’équipe de rédaction s’est entretenue avec Alain Brunet. Il rappelle les motivations pour lesquelles il a fondé PAN M 360 et pourquoi la plateforme est devenue un outil essentiel au milieu de la musique.
Comment a commencé l’aventure PAN M 360?
J’ai quitté La Presse avant l’âge de la retraite afin de créer un outil de référence, estimant que les médias traditionnels (qui m’ont fort bien traité au demeurant) ne pouvaient plus mener seuls la mission du référencement en musique, au-delà des évidences et trop peu d’exceptions – vedettes pop, artistes québécois en vue, artistes des musiques moins prisées par les auditoires de masse (chanson, électro, hip hop, rock, etc.), artistes des musiques dites sérieuses (au-delà des évidences locales et des vedettes internationales), artistes issus de la diversité culturelle, artistes autochtones. Longtemps, les plateformes généralistes ont pu assumer ce rôle mais la crise des médias les a fragilisés, notamment dans le référencement des productions spécialisées. En tant que journaliste spécialisé, j’ai senti qu’il fallait essayer autre chose et préparer l’avenir dans un environnement numérique.
Sentiez-vous vraiment qu’il y avait un besoin pour une autre plateforme musicale ?
Absolument. Les médias traditionnels ne suffisaient plus. Il existait déjà des plateformes locales (Le Canal Auditif, Sors-tu.ca, Atuvu.ca, Ludwig Van, Scena Musicale, Feu à volonté, etc.) mais il n’en existait aucune de notre type. À l’échelle canadienne, en Amérique du Nord ou en Europe, il n’existait pas non plus de plateforme comme celle dont je rêvais. La plupart des plateformes existantes étaient menées par des passionnés et artisans sincères, mais je croyais qu’il fallait une réplique structurante, initiée par des professionnels reconnus s’associant à la relève du référencement musical de pointe et du journalisme culturel. Nous souhaitions être un complément à ce qui existait déjà.
En quoi PAN M 360 est différente des autre plateformes musicale?
PAN M 360 l’est d’abord par son éclectisme extrême. Plusieurs médias spécialisés en musique couvrent plusieurs styles musicaux mais aucune ne le fait comme nous le faisons. Plus précisément, nous nous intéressons à TOUTES les formes de l’écosystème musical : hip-hop, rock, électro, chanson, mais aussi musiques classiques occidentales, arabes, perses, musiques africaines, antillaises, latino-américaines, européennes. Nous ne voyons absolument aucune hiérarchie de genres dans notre couverture et nous n’opposons pas les musiques simples aux musiques complexes ou expérimentales. Nous croyons qu’il est pertinent de s’intéresser à toutes les musiques, y compris les phénomènes de masse. De plus, nous n’avons pas de posture générationnelle, notre équipe est composée d’artisan.e.s issu.e.s de toutes les générations et de toutes les cultures. Enfin, nous avons décidé de présenter une version française et une version anglaise de nos contenus, parce que nous estimons que notre produit a une envergure pan-canadienne, nord-américaine ou même mondiale. D’ailleurs, près de 40% de nos usagers proviennent de l’extérieur du Québec. Nous avons donc des velléités internationales! En somme, aucune plateforme spécialisée n’aborde la musique comme nous le faisons.
Quels sont les défis que vous avez rencontrés ?
Le défi principal et de capter le temps d’attention des mélomanes, artistes, pédagogues, etc. Même les humains les plus raffinés, férus de culture, sont bombardés quotidiennement d’informations, il est extrêmement difficile de les fidéliser. Notre plus grand défi consiste donc à accroître notre rayonnement avec les meilleures stratégies de marketing web. Le financement de notre plateforme représente aussi un défi majeur. Nous avons tenté un modèle payant au départ croyant naïvement que les mélomanes seraient au rendez-vous. Or quelques centaines ont accepté de payer et la pandémie (durant laquelle PAN M 360 est née), ce qui était nettement insuffisant. En fait les difficultés informatiques d’un système avec abonnement payant pour une plateforme de cette taille étaient beaucoup trop grandes et impliquaient beaucoup trop de problèmes techniques. Nous avons finalement abandonné le mur payant en 2023 et miserons très bientôt sur le sociofinancement. Nos revenus autonomes proviennent essentiellement des partenariats conclus avec l’écosystème de la musique et un financement public encore très modeste. Immense défi !
À quoi s’attendre le 25 janvier?
Sauf exceptions, toute la famille PAN M 360 sera au rendez-vous. Nous présenterons notre nouveau design, nos projets audiovisuels à venir, et les contributeurs.trices de la famille PAN M 360. Nous pouvons compter sur un bassin exceptionnel d’experts en musique qui acceptent courtoisement de participer à ce projet porteur et structurant, malgré les défis de rayonnement et de financement qui se poseront en 2024. Nous parlerons aussi de notre projet de mutualisation des plateformes indépendantes de contenus culturels, qui pourrait être un véritable game changer à moyen et long termes pour le référencement de l’art.