Autre buzz londonien au rayon des formations afro-brit qui groovent, Kokoroko est de même cousinage qu’Ezra Collective, c’est-à-dire un mélange bien senti de jazz groove à la sauce CTI et de musique africaine des années 70 et 80 – surtout Nigeria (afrobeat) et Ghana (highlife). Comme c’est le cas chez Ezra Collective qui vient de casser la baraque à Montréal, ces musiciens sont tous des instrumentistes aguerris collectivement sans être des tireurs d’élite sur le plan individuel, quoique très bons! L’articulation des solistes est relativement limitée mais le son d’ensemble est cohésif, puissant, épidermique. Généralement, ces musiques se fondent sur des riffs produits par les anches, cuivres, guitares, claviers et percussions (batterie et tambours à mains), le tout nappé (parfois) de voix féminines solistes ou harmonisées. Kokoroko a été fondé par la trompettiste et chanteuse Sheila Maurice-Grey en 2014, alors désireuse de faire revivre l’afrobeat et le highlife de la génération précédente. Ce qui n’est pas un problème dans le cas qui nous occupe: l’énergie de la jeunesse et le leadership féminin de Korokoko produit une autre perception. À ce stade, tout va pour le mieux et l’escale montréalaise du 24 avril est attendue depuis la sortie de Could We Be More en 2022.
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