Pays : France Label : Lotophagus Genres et styles : bruitiste / dark ambient / expérimental / krautrock / post-rock / space-rock Année : 2021

Dans le monde des variants – |

· par Luc Marchessault

Selon la brève notice biographique figurant dans la page Bandcamp de Dans le monde des variants, il s’agit du projet musical d’un certain Raymond « Ray » Hollis. Cet énigmatique créateur existe-t-il réellement ou s’agit-il d’un pseudonyme camouflant un musicien qui tient à l’anonymat? Toujours selon la notice, le sieur Hollis aurait œuvré pendant presque 25 ans dans le domaine de la construction avant de tout sacrer là pour rejoindre l’Institut de parapsychologie de Zurich (vérification faite, il existe bel et bien un Institut für Parapsychologie und Metaphysik Alberto Mattle dans cette ville suisse). Était-ce à titre d’étudiant? Ou de cobaye? Toujours est-il que Ray Hollis y aurait « fait fructifier ces talents dont il se savait doué. Cette recherche sur lui-même l’aurait amené à explorer sa sensibilité artistique. Une fois sa thèse sur l’acoustique rock terminée, il s’attaqua à la musique expérimentale ».

Voici donc |, premier album de Dans le monde des variants. Selon le communiqué de la toute nouvelle étiquette Lotophagus, ce nom ne fait pas allusion aux micro-organismes qui nous empoisonnent la vie ces temps-cil : il s’agit plutôt d’un hommage à la nouvelle du même nom qu’a publiée en 1939 le prolifique et influent auteur J. H. Rosny Aîné, où l’on trouve des équivalents de soi (les « variants ») vivant dans une dimension parallèle, mais distincte de la nôtre.

| contient cinq pièces, dont quatre franchissent le cap des huit minutes. La première s’intitule Unidentified Prints on the Cockpit. On ne saurait dire, à l’écoute, ce que signifient ces empreintes non identifiées dans le poste de pilotage. Par contre, on constate que la superposition de trilles, bourdons et crépitements crée une ambiance post-rock qui cède le pas, à la fin de la pièce, au bruit caractéristique d’un aéronef en perte d’altitude. Resonant Rocks s’articule d’abord autour d’un accord aigu de synthé avec effet d’écho, qui retentit à répétition. On entend aussi des notes basses à l’arrière-plan, puis des sons ressemblant à ceux que produit le sabre laser d’un Jedi et des modulations diablement hypnotiques. Vient ensuite Church, pièce la plus courte à trois minutes trente-neuf secondes. Toujours la même ambiance avec bourdon de fond, sur laquelle Raymond Hollis parsème des bruits de pitonnage de guichet automatique, des « zouiii! » furtifs et des bips de moniteur cardiaque, entre autres. Durant 1974, l’avant-dernier morceau, l’espace vibre au son de hautes fréquences qui se transforment graduellement en notes d’orgue d’église, l’inquiétude règne plus que jamais; Ray Hollis n’entend pas à rire. L’album se termine avec Space, pièce qui pourrait difficilement être mieux nommée puisqu’elle entrouvre, chez le musicophile bien disposé, une porte sur l’infinitude de l’univers.

Tout le contenu 360

Jaco – Plan F

Jaco – Plan F

JACO compte bien réussir son Plan F

JACO compte bien réussir son Plan F

The TWO, un duo blues improbable

The TWO, un duo blues improbable

Soir de jazz symphonique à Laval

Soir de jazz symphonique à Laval

Erika Hagen – Pouvoirs Magiques

Erika Hagen – Pouvoirs Magiques

Big Band de l’Université de Montréal et Marcus Printup : de la grande visite et du très bon jazz

Big Band de l’Université de Montréal et Marcus Printup : de la grande visite et du très bon jazz

Jeannot Bournival, éminence pas vraiment grise de Saint-Élie-de-Caxton

Jeannot Bournival, éminence pas vraiment grise de Saint-Élie-de-Caxton

OSM | La programmation 2025-26 présentée par la direction: faites vos choix!

OSM | La programmation 2025-26 présentée par la direction: faites vos choix!

Critique Love… minerais critique dans le sous-sol montréalais

Critique Love… minerais critique dans le sous-sol montréalais

Laurence Hélie – Tendresse et bienveillance

Laurence Hélie – Tendresse et bienveillance

De Zigaz à Charlie Juste

De Zigaz à Charlie Juste

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Bon Iver – SABLE, fABLE

Bon Iver – SABLE, fABLE

Une nuit rouge et bleue avec Zaho de Sagazan

Une nuit rouge et bleue avec Zaho de Sagazan

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Magnifiques Héritières

Magnifiques Héritières

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Pascale Picard replonge dans la création

Pascale Picard replonge dans la création

Inscrivez-vous à l'infolettre