La compositrice et médiartiste Olivia Block crée sans discontinuer depuis presque trente ans. Entre l’époque où elle faisait des enregistrements sur bandes en solo, à Austin, et la publication d’Innocent Passage in the Territorial Sea tout récemment, ses recherches et expériences sonores ou multimédias ont pris d’imposantes proportions. Olivia Block s’est établie à Chicago il y a nombre d’années. De ce port d’attache favorable à toutes les formes d’arts, elle multiplie les installations, résidences, conférences, collaborations, enseignements et créations. Madame Block s’intéresse notamment aux sons vernaculaires, qu’elle recueille et intègre à ses œuvres. Le musciophile constate qu’elle tâte, dans son vaste corpus, de la musique concrète, électronique, de chambre et électroacoustique. Pendant le confinement, Olivia Block a eu recours aux champignons hallucinogènes pour stimuler son écoute « somatique », c’est-à-dire avec tout son corps. Elle écoutait surtout des motifs tonaux à basses fréquences et les sons distordus provenant d’un Mellotron défectueux. Ensuite, elle s’est mise à créer des pièces à l’aide d’un orgue Korg CX-3, d’un synthétiseur numérique Organelle, d’un Mellotron, de bandes magnétiques et d’enregistrements faits sur le terrain. Innocent Passage in the Territorial Sea comporte six pièces. Le matériel et les matériaux entrant dans leur création sont bien circonscrits; à l’opposé, la palette d’émotions qu’elles suscitent est incommensurable.
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