Salomé Leclerc avait littéralement fleuri avec Les choses extérieures, un album qui tranchait avec les valses-hésitations de ses enregistrements précédents, dont le premier remonte à 2011. Autrice, compositrice, chanteuse, multi-instrumentiste, réalisatrice, elle trouvait sa propre identité, parvenait à nommer un chat un chat, « placer son coeur à l’endroit » (comme le dit une nouvelle chanson) et faire tout revoler en studio comme sur scène. Trois ans après la sortie applaudie de l’excellent opus Les choses extérieures, Salomé Leclerc chevauche les mêmes ondes avec plus de douceur et d’introspection sur Mille ouvrages mon cœur. Elle y assure le chant principal, y tapoche la batterie et les percussions, y gratte et pique les guitares électriques ou acoustiques, y cajole la basse, y plaque les accords au piano, y pitonne sur l’omnichord. L’ont appuyée Louis-Jean Cormier à la coréalisation, le quatuor à cordes Les mommies on the run (Mélanie Bélair, violon, Mélanie Vaugeois, violon, Ligia Paquin, alto, Annie Gadbois, violoncelle), une section de vents composée de Jean-Nicolas Trottier, trombone, Louis-Pierre Bergeron, cor, Jean-Sébastien Vachon, tuba, Jean-Pierre Zanella, flûte. Ce folk orchestral n’est pas aussi explosif et percutant que ce qu’on a pu contempler sur l’album précédent, et alors? Penchons-nous davantage sur cette plume bien affûtée, sur cette poésie chansonnière de l’intimité et des secrets pas si bien gardés.
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