Travelling

· par Alain Brunet

Lorsqu’il se lasse de faire du Daniel Bélanger, ce qu’il a refait admirablement dans le cycle de l’album Paloma, Daniel Bélanger aime varier ses propositions : country, R&B, funky, disco et autres Déflaboxe, œuvres auxquelles s’ajoute aujourd’hui Travelling. Cette fois, l’effort instrumental s’inscrit dans l’esthétique des bandes originales pour le cinéma.

« Travelling, construit comme la trame sonore d’un ou de plusieurs films, permet de se faire son propre cinéma intérieur. » 

Excellent chanteur, parolier mature, on peut dire aussi que la musique est le plus puissant facteur de son art. Dans différents contextes, le chanteur et parolier cumule les expériences compositionnelles depuis les années 80, il recrute immanquablement des musiciens de haute volée. Sa capacité d’atteindre les objectifs de grande qualité pour un tel projet ne faisait nul doute. Musiques adaptables à votre film perso, donc.

Daniel Bélanger s’y impose comme homme-orchestre, réalisateur et arrangeur en plus d’être le compositeur de ces treize segments : chant, guitare acoustique, guitare électrique, banjo, sifflet, basse, piano, orgue, omnichord, saxophone soprano, flûtes, percussions et batterie. Se sont greffés au projet un quintette à cordes pour les Froide était la gâchette et Ondes sensibles s’abstenir (Chantal Bergeron, Heather Schnarr et Mélanie Bélair, violons, Ligia Paquin et Sofia Gentile, altos, Julie Thériault, direction). Jacques Kuba Séguin y va de quelques lignes bien senties à la trompette et au bugle dans Le triomphe d’une perruche et Un grillon au parc national. Le contrebassiste Martin Roy se produit également sur cette dernière pièce. Maître pasticheur, Carl Bastien officie au MS-20, au piano et à la basse dans Le triomphe d’une perrucheOndes sensibles s’abstenirFarewell Alan Vega

L’esprit de ces œuvres bélangères, sans paroles mais n’excluant pas les vocalises (pop ou classiques), papillonne à travers plusieurs styles compositionnels ayant marqué les cinéphiles, du jazz pour films noirs aux orchestrations typiques du western spaghetti. Les évocations sont nombreuses, on vous épargnera le name dropping des plus célèbres compositeurs européens ou nord-américains ayant marqué le cinéma des années 60 et 70. Consciemment ou non, on en reconnaît plusieurs procédés, motifs, phrases, instrumentations, arrangements, genres musicaux. 

Les mélodies et harmonies sont généralement consonantes, on ouvre des parenthèses plus contemporaines, mais on s’en tient généralement à un certain classicisme de plusieurs styles intégrés avec goût. La touche du musicien québécois n’est pas toujours prononcée, mais elle peut aussi ressurgir et faire la différence entre l’exercice de style et l’œuvre marquante. Voilà, quoi qu’on en pense, un travail extrêmement rigoureux du début à la fin, exécuté avec passion et sincérité.

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