Batteur/percussionniste émérite de la scène montréalaise, Tommy Crane a construit Dance Music for All Occasions (DMFAO) sur une charpente dance music, mais en y ajoutant des couches supplémentaires, superposées et presque contrapuntique, qui sont de nature un peu jazz, un peu ambiant, un peu dreamy electronica. Rythmiquement, Crane respecte le beat, mais s’amuse comme il sait le faire, avec les inflexions, les down et les up beats. Quand on sait que Crane à joué avec le Mingus Big Band et le Aaron Parks’ Little Big Quartet, ce DMFAO pourra paraître linéaire. Mais on est ailleurs, à tout le moins pas dans le jazz ultra savant, et il faut accepter la proposition. Il faut donc embarquer dans cette randonnée musicale panoramique aux couleurs vibrantes, évocatrices de plusieurs états d’esprit, tous reliés par une sorte d’ébahissement porté par un groove hyper séducteur. Le seul bémol que j’émettrai, c’est qu’à travers l’ensemble sonore ainsi créé, on perd souvent Tommy lui-même. Néanmoins, on ne boudera pas le plaisir esthétique procuré par cette plaquette de chill urbain judicieusement dosé. Faites-en votre trame sonore de jogging matinal et vous verrez que ça marche super bien.
