L’un des groupes emblématiques de la scène indépendante rock montréalaise, Plants and Animals, propose un cinquième album sous le respecté label Secret City Records. Une douzaine d’années ont passé depuis le cultissime Parc Avenue qui avait révélé le savoir-faire du groupe aux mélomanes. Depuis, le groupe a livré une tonne de concerts, dont plusieurs à l’international aux côtés de groupes qui ont rayonné intensément, comme Portugal. The Man. À la suite du réussi-mais-ambitieux-et-touffu disque Waltzed in From the Rumbling (2016), le trio a pris une trajectoire autre avec The Jungle. Certes, on y reconnaît la signature de Plants and Animals, mais les arrangements sont plus aérés (c’est très relatif en parlant de ce groupe); les sonorités détonnent également du travail habituel de la formation; l’ensemble est aussi plus mélodique que les précédentes offrandes. Ces constatations sont faites dès le sympathique morceau d’ouverture, qui porte le même titre que l’album. Les « Yeah, Yeah, Yeah, Yeah, Yeah, Yeah» sont peut-être un brin redondants, mais ça marche assez bien au final. La structure, linéaire et conventionnelle, a quelque chose de rafraîchissant. On est loin de certaines pièces quasi- exploratoires proposées par Plants and Animals dans le passé. Batterie, synthé, basse, guitare et voix sont les principaux outils utilisés sur ce bon album. Il faut dire que Plants and Animals propose rarement du mauvais matériel. Hormis The End of That (2012), qui n’était peut-être pas à la hauteur du talent des vieux comparses (Warren Spicer, Matthew Woodley et Nicolas Basque) du band, le travail de Plants and Animals vaut toujours le détour. The Jungle ne fait pas exception. Plusieurs chansons sont d’ailleurs réjouissantes sur cet album, dont l’intelligente et nostalgique Love That Boy, Sacrifice, Get My Mind (wow), Bold, et l’intemporelle House on Fire qui mélange Arcade Fire et Talking Heads. The Jungle, c’est parfois fun, tantôt dansant, souvent inspiré.
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