Originaire de Singapour, Diana Soh s’est établie à Paris où elle a fréquenté l’IRCAM.
Son catalogue compte aussi bien des pièces en solo que des œuvres pour orchestre,
ou des opéras, mais ce sont des pièces pour 6 à 12 musicien-ne-s, écrites entre 2013
et 2019, que nous offre ici l’ensemble Divertimento, de Milan, sous la direction de
Sandro Gorli. L’écriture de Soh est extrêmement pointilliste, très percussive, et
chacun des instruments utilise des techniques de jeu étendues (le piano, préparé,
est frappé aussi bien sur les cordes que sur son cadre, les cordes sont pincées, etc.).
La pièce la plus récente, Still, Yet, And Again, laisse place à une certaine souplesse
par l’utilisation de glissandi et d’accords tenus, mais d’une manière générale, c’est
un carnaval d’attaques sèches et d’objets sonores brefs qui semblent lancés dans le
trafic en désordre vers un inéluctable accident. Cependant, le hasard en ferait de la
bouillie, et cette anarchie-là est bel et bien organisée ; il est fascinant, par exemple,
de suivre le complexe ballet auquel se livrent les musicien-ne-s dans une pièce
comme Iota, de 2016, pour 12 instrumentistes. Hâte d’entendre ça chez nous, dites-
vous?