En 2018, Caleb Scofield, chanteur et bassiste des groupes Cave In et Zozobra, périssait dans un accident de motocyclette. Les membres du supergroupe Old Man Gloom dont il faisait également partie se sont alors demandé s’il était concevable de continuer l’aventure sans lui. Deux ans plus tard, la formation bostonnaise ayant requis les services de l’ami Stephen Brodsky (Cave In, New Idea Society, Mutoid Man) pour remplacer Scofield derrière le micro, publie non pas un, mais deux albums.
Ces deux nouveaux volets de la série Seminar sont les deux faces de la stèle funéraire que les musiciens d’Old Man Gloom ont érigée afin de saluer la mémoire de leur frère disparu. Les matériaux qui ont servi à son élaboration sont les mêmes qu’utilise le groupe depuis sa fondation : le granit noir du sludge metal et le basalte solidifié des éruptions de bruit pur. Ces passages d’exploration noise – qu’il ne faut pas appréhender comme de simples interludes – abondent davantage sur Seminar VIII mais trouvent également leur place sur Seminar IX. Ils côtoient des riffs implacables et les rythmiques lourdes du très doué Santos Montano derrière les tambours.
Les mélomanes friands de post-metal à la Neurosis devraient apprécier ces deux disques qui se savourent bien l’un à la suite de l’autre. Les longues plages bruitistes, comme celles qui encadrent l’excellente Final Defeat sont jouissives, mais les titres qui toucheront davantage l’auditeur sont ceux où le groupe salue de façon plus directe le mémoire de Scofield, tels la ballade grunge Death Rhymes (qui n’aurait pas détonné dans le répertoire d’un Mark Lanegan), l’épique In Your Name et la solennelle Calling You Home. Voilà un fort bel hommage.