Si beaucoup d’artistes pop se lancent dans le néoclassicisme, essentiellement pour faire du post-Satie ou néo-Glass, des artistes classiques peuvent aussi faire de la pop instru. C’est ce que fait le Quatuor Esca, formé d’ Amélie Lamontagne et Edith Fitzgerald aux violons, Sarah Martineau à l’alto et Julie Dessureault au violoncelle. On retrouve aussi, occasionnellement sur cet album éponyme, la guitare de Kaven Girouard, le piano de Julie Lamontagne et la batterie d’Anthony Albino. Les quatre jeunes femmes ont de solides formations classiques, mais jouent depuis un bail déjà avec des artistes de la chanson pop comme Ingrid St-Pierre, Coeur de Pirate, Half Moon Run, Beyries…
Il y a des points de convergence avec le style néoclassique: consonance exclusive, rythmes simples. Mais aussi quelques différences, comme le beat résolument pop et l’enrobage studio tendance très commerciale. Esca a de l’allant, une énergie qui invite à avancer, sans urgence mais avec conviction.
Les compositions sont essentiellement de la plume conjointe de Julie Lamontagne et Anthony Albino (ajoutez-lui un ‘’ni’’ à la fin et c’est presque un fameux compositeur classique), le duo que vous connaissez peut-être pour être derrière l’accompagnement musical de l’émission Bonsoir, Bonsoir! Sur ICI Télé de Radio-Canada.
Une musique dans l’air du temps, comme Neiges d’André Gagnon il y a un demi-siècle? Difficile de dire si ça restera scotché aussi longtemps dans nos mémoires. Pour l’instant, ça fera une trame sonore adéquate pour une ‘’ride’’ en char (ou en trottinette électrique, pour la ville).