Poirier, de son prénom Ghislain, poursuit son parcours musical dans la continuité, suite à Soft Power, paru en 2020. Quiet Revolution est son douzième album, ce titre constituant un clin d’œil discret à une période importante dans la société québécoise; il n’y a peut-être qu’au Québec que les révolutions sont tranquilles, bien que durables. Ainsi, dans les années soixante, les Québécois francophones ont mis fin à la domination absolue de l’Église catholique pour la rendre obsolète.
Mais le Québec de Poirier est résolument ouvert sur le monde. Le Dj, producteur et musicien, poursuit les collaborations avec des Québécois de toutes origines et dans différentes langues. La révolution tranquille de l’artiste aime les rencontres et les transformations lentes qui en découlent.
Dans ce nouvel opus, Poirier collabore avec les Colombiens Jimena Angel et Ramon Chicharron; avec la Malienne Djely Tapa, avec le Français Jérôme Minière, avec l’Anglo-Montréalais Paul Cargnello, la Brésilienne Flavia Nascimento et la Capverdienne Ely Swares. Tout ceci donne un portrait du Montréal de 2024, mais qui peut résonner partout dans le monde. Poirier s’étonne souvent de commentaires d’auditeurs de partout dans le monde qui disent suivre et adorer sa musique depuis de nombreuses années. On entend chanter en espagnol, français, portugais, en dialecte malien et une pièce en anglais.
La musique, elle, est un mélange de grooves électroniques et d’instruments analogiques ou numériques. Poirier a très clairement assimilé les codes rythmiques de musiques de la sono mondiale avec ceux de la planète électro. Il parvient à mélanger tout cela de façon de plus en plus habile, ce qui donne un résultat très accessible. Il affirme aussi mélanger subtilement poétique et politique. On ne demande qu’à le croire.
Nous n’avons qu’à nous laisser bercer, tout en nous dandinant, par le talent de Poirier et ses collaborateurs-trices. Par cette Quiet Revolution !