Avec son approche néo-psych fantaisiste, la musique de Paul Jacob a toujours eu un côté plus punk ou garage-rock. Pink Dogs on the Green Grass, son opus de l’an dernier, proposait des guitares acoustiques folk bizarres, mélangées à l’accompagnement d’une formation complète, c’est-à-dire des percussions décalées, des synthés et un peu de psych-rock’n’roll sinistre. Pink Dogs comporte diverses strates et des chansons marquantes qu’entonnent ses fans lors des concerts. Paul Jacobs, désormais sous étiquette Bonsound, rayonne plus que jamais, lui qui a fait ses débuts comme homme-orchestre puis son apprentissage post-punk chez Pottery. Il nous offre aujourd’hui un microalbum intitulé 185 on the Corner.
On y reconnaît notre Paul, sans aucune espèce de doute, mais son côté sinistre du punk rock a presque disparu, sur les quatre titres de 185 on the Corner. Au lieu de cela, chacune des chansons ressemble à un air folk léger, doux et bourdonnant qui dérive vers la suivante. À l’exception de The Tree Outside My House, avec sa portion vocale étrange, chuchotée et floue, aucune chanson ne se distingue vraiment. L’album est agréable à écouter, remarquez bien, mais il n’est pas à la hauteur des tubes de Pink Dogs on the Green Grass.
C’est peut-être dû au fait que Paul a vraiment opté pour des effets de studio, dans 185 on the Corner, en multipliant ses pistes de voix pour obtenir un effet psychédélique. Or, il égare un peu l’auditeur dans le processus. Les accroches instrumentales – petites lignes de guitare acoustique et flonflons de synthé – qui cimentent Pink Dogs n’y sont pas vraiment, ou ont été simplement atténuées au mixage. Pour tout dire, 185 on the Corner m’a incité à réécouter Pink Dogs on the Green Grass.