Compositeur montréalais, Patrick Giguère propose une plongée dans un multivers qui juxtapose le néoclassique consonant, Morton Feldman, un debussysme élargi façon impressionnisme dispersé dans le spectre tonal et un petit quelque chose de Kaikhosru Sorabji dans certaines saturations harmoniques. Ouf, cela fait beaucoup, mais ça demeure très attrayant. Le verbe musical de Giguère est florissant et s’étale dans l’espace en gerbes colorées. Intimes exubérances est une seule œuvre divisée en quatre mouvements totalisant presque une heure de musique. Le fait que Giguère maintienne l’intérêt tout du long est en soi un indicateur de la qualité et de la réelle originalité de cette partition dont l’énergie déployée, mais contenue, correspond parfaitement au titre. La pianiste Cheryl Duvall, collaboratrice régulière de Giguère, assure le rendu optimal que ces œuvres méritent.
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