Nathalie Joachim est née à Brooklyn, de parents haitiens. Avec Ki Moun ou Ye, elle nous propose une plongée en profondeur dans la tradition musicale haïtienne, enrichie par ses connaissances musicales contemporaines. On ne sort pas indemne de cette immersion à la fois émouvante et savante.
Ki Moun Ou Ye signifie « Qui Es-tu » en créole.
Nathalie Joachim a gradué de la prestigieuse école de musique Julliard de New York, puis du New School, une université d’arts très progressiste de la métropole américaine. Elle a appris la flûte traversière, le chant et les arrangements musicaux. Elle a aussi fondé Flutronix, un duo de musique urbaine et électronique.
Bien qu’américaine, Nathalie Joachim se rend régulièrement en Haïti, particulièrement dans le village de Danton, où sa famille est installée depuis des générations. Ce dialogue musical avec Haïti a commencé avec Fanm d’Ayiti, son premier album, paru en 2019. Un hommage aux femmes haïtiennes, qui a été mis en nomination pour un Grammy pour le meilleur album de « musique du monde ».
Fanm d’Ayiti était largement constitué de chansons en créole avec de magnifiques arrangements de cordes. Ki Moun Ou Ye élargit la palette sonore de Nathalie Joachim. Dans ses compositions, on trouve davantage d’expérimentations avec les échantillonnages et les effets électroniques, notamment avec la voix de la compositrice. On trouve aussi une abondance foisonnante de cordes, de percussions et bien sûr de flûte traversière. On alterne entre des chansons plus rythmées et des balades, presque toutes chantées en créole.
La formation classique de Nathalie Joachim lui permet d’inventer une nouvelle musique haïtienne, transcendée par son expérience d’américaine.
Cela donne une trajectoire, un son totalement unique. Qui va sûrement encore s’enrichir dans les prochaines années. La musicienne collabore souvent avec des orchestres symphoniques américains et a enseigné dans plusieurs facultés.
Espérons la voir bientôt à Montréal. Sachez qu’en mars, elle est en concert à New York et Boston.
Décidément, les musiciens haïtiens américains continuent d’étonner. Le rappeur Wyclef Jean, l’auteure folk Leyla McCalla et les compositeurs Sydney Guillaume et Daniel Bernard Roumain. Entre autres.