À la fois apathique et intensément dirigé, le dernier album studio de Mk.gee, monarque de l’indie/alt underground du New Jersey, Two Star & The Dream Police, est une véritable sensation. C’est une riche tapisserie de guitares bizarroïdes et de synthés sordides, complétée par les ouvertures luxuriantes de l’incroyable voix torturée de Mk.gee.
À mon avis, il n’y a pas d’autre façon d’écouter ces chansons que comme faisant partie d’un album complet. Faire autrement, c’est manquer l’élégant enchaînement qui nous transporte complètement, évoquant des sentiments de déchirement, de mystère et d’acceptation toujours aussi prudente. Cela me rend nostalgique d’une époque dans laquelle je n’ai jamais existé, et qui n’a peut-être jamais existé du tout. Chaque chanson se termine avant que l’on puisse s’enfoncer dans sa structure, comme s’il s’agissait de rêves fugaces, à moitié remémorés, qui glissent entre les doigts alors que l’on se frotte les yeux pour évacuer le sommeil. Two Star & The Dream Police est un triomphe qui refuse d’insister sur lui-même, et c’est d’autant mieux qu’il soit humble.
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