Au départ, on se dit que c’est un album de musique électronique. Après une minute, arrive un rythme de batterie rock, puis la voix pleine de « r » roulés du conteur Michel Faubert. Pendant plus de neuf minutes, on entre dans un récit surréaliste d’évènements survenus au Lac St-Jean en 1949.
Il y’a plus d’un quart de siècle, Michel Faubert s’était présenté à moi comme « un folkloriste de Rigaud amateur de King Crimson ». C’était une excellente métaphore. Un art narratif qui raconte des « histoires sans âge » enrobées de musiques plutôt contemporaines et, parfois, expérimentales.
La Chapelle Ardente est la nouvelle mouture de contes, inspirés en partie par Victor Lévy-Beaulieu, habillée musicalement par l’excellent guitariste expérimental Bernard Falaise. La trame musicale est remarquable et colle parfaitement aux narrations, parfois agrémentées de chant, de Michel Faubert. Bernard Falaise est un habitué des trames sonores et celle-ci est brillante.
Guitares multiples, claviers, percussions, viole, effets spéciaux. Une sorte de rock spatial, qui suit pas à pas l’émotion véhiculée par les textes. Les « contes » de Michel Faubert sont nettement plus « modernes » que ceux des opus précédents. Nous sommes ici dans le XXème siècle, presqu’au XXIème.
Michel Faubert poursuit son travail de défricheur de l’âme québécoise avec brio. Bernard Falaise est un parfait compagnon musical. Chapeau!