Catherine Major et Jeff Moran ont fusionné depuis qu’ils se sont rencontrés. Dix-sept ans plus tard, ils s’aiment toujours et sont parents de quatre enfants, propriétaires d’une maison-auberge en Estrie où ils ont trouvé refuge depuis la COVID. Ce lieu est leur bunker à ciel ouvert.
Il ne leur restait plus qu’à fusionner musicalement, après leur carrière distincte d’auteurs-compositeurs, mis à part quelques textes écrits conjointement pour d’autres artistes. C’est fait! Et le pari est largement réussi.
Catherine Major est plus pop, piano, tendance néo-classique, Jeff Moran est plus rock, guitare. Il fut décidé par le couple de confier la musique à Catherine et les textes à Jeff. Tout en interagissant. Ce qui donne des musiques de Major avec plus de guitare que sur ses albums.
Le grand défi était de trouver une façon d’harmoniser leurs voix, celle de baryton de Moran avec celle d’alto de Major. Les deux voulaient absolument éviter de faire chacun leur couplet à tour de rôle. Ils tenaient à fusionner leur voix. Disons-le: au départ, ça ne me semblait pas évident. Mais les deux complices y sont parvenus, la plupart du temps.
À part les incontournables batterie, basse, guitare, piano, la trame musicale est largement tissée par l’omniprésence d’un sextuor de cordes. Au début de l’album, on a l’impression d’une certaine redondance. Mais, à partir de Béatrice, la cinquième chanson, la musique et les paroles gagnent en complexité. Et en intensité.
On sort de la réflexion sur le bonheur pas toujours facile du couple et de l’amour pour entrer dans des sujets plus difficiles. La mort, la guerre, le deuil… et la quête du Nunavut autochtone.
Et tout cela culmine avec la chanson titre, où toute la famille chante. Une lumineuse chanson d’espoir lucide. « Nous sommes plus vivants que la veille », chantent les enfants. Et bien sûr, ça se termine par l’expression inventée Bunker à Ciel Ouvert .
Voilà! Nous sommes conquis et avons envie de réécouter pour approfondir.