La pochette du dernier opus de Lou-Adriane Cassidy illustre parfaitement les thèmes qui imprègnent ce nouvel album : vulnérabilité, enfance, introspection. Le loup-garou, c’est le monstre à l’intérieur de nous qu’il faut combattre pour avancer, mais c’est aussi une référence à nos histoires d’enfance, aux contes et légendes de notre jeunesse.
Avec Journal d’un Loup-Garou, l’autrice-compositrice-interprète se livre comme jamais, explorant des sujets profondément intimes. Elle évoque notamment l’abandon de son père à ses 16 ans dans Dis-moi dis-moi dis-moi (« Et puis plus rien, du jour au lendemain, un cheval noyé, une histoire sans fin ») et dans Souffle souffle (« Et quand un jour j’aurai donné la vie, me redonneras-tu la mienne, papa ? »).
Parmi les morceaux marquants, Chanson pour Odile se distingue par son propos à la fois tendre et bouleversant. Sur une mélodie lumineuse et entraînante, Lou-Adriane s’adresse à la fille de son partenaire, Alexandre Martel, livrant avec justesse les joies et les doutes d’élever un enfant qui n’est pas le sien. Ariane, une ode à son amitié avec sa « vraie sœur » Ariane Roy, explore avec subtilité la complexité des relations féminines, où la rivalité peut exister, mais où l’amour finit toujours par triompher.
Construit comme un film, l’album déroule ses morceaux comme des scènes, jusqu’à son générique de fin Celle-ci vient du coeur où Lou-Adriane remercie ses collaborateurs. Parmi eux, Alexandre Martel, son partenaire de vie, occupe une place centrale : à la fois réalisateur de l’album et coauteur de la majorité des textes, il en est un véritable pilier. Ses acolytes de Le Roy, la Rose et le Lou[p], Thierry Larose (guitare) et Ariane Roy (voix), y apportent également leur touche précieuse.
En somme, Journal d’un Loup-Garou, est un album conceptuel d’une grande cohérence, où les images classiques des contes de notre enfance – dragon, pomme empoisonnée, vampire, serpent – s’entrelacent avec des chansons à la fois sensibles et profondément personnelles. Un projet puissant et sincère, qui témoigne de la maturité artistique de Lou-Adriane Cassidy.