Ce recueil de pièces de la compositrice australienne Liza Lim prend le titre de la plus longue (40 minutes) et plus récente (2018), une œuvre commandée par le Festival de musique de chambre contemporaine de Witten (Wittener Tage für neue Kammermusik) pour l’ensemble Klangforum Wien, qui la joue ici sous la direction de Peter Rundel. Lim a été inspirée par la vision des cinq « continents de plastique » qui flottent sur les océans et par différentes formes de « disparition », comme celle de l’oiseau Moho de Kauai, qui a chanté ses dernières notes en 1987. Utilisant diverses techniques de jeu étendues, les musicien-ne-s du Klangforum font naître une forêt sonore inquiétante, extrêmement organique et, ironiquement, pleine de vie, jusqu’au mouvement final : le chœur de l’aube, qui se décompose lentement. Une musique qui s’écoute avec une certaine gravité par les temps qui courent… La violoniste Sophie Schafleitner y est éblouissante, comme l’est aussi sa collègue Lorelei Dowling dans Axis Mundi (2013), pour basson solo. L’album se clôt sur des Songs Found In Dream (2005), des chansons instrumentales qui s’inspirent du rapport au réel si particulier des cultures aborigènes.
