« I need you to be sweet like sugar », chante Eno Williams, la meneuse d’ISM, sur le premier morceau de pop ouest-africaine high-tech, cosmopolite et fin de siècle de Live at Earth. Remarquez que le sucre existe sous deux formes, raffiné et brut. Si les enregistrements en studio du groupe correspondent à la première, cette captation en concert colle davantage à la seconde, avec en prime un puissant impact rock ‘n’ soul. Le vétéran guitariste Alfred Kari Bannerman, qui a fait partie du groupe afro-rock ghanéen Osibisa, se signale à cet égard, donnant encore plus de muscle à des pièces comme la sensationnelle The Chant (Iquo Isang), tirée de l’album Uyai, sorti en 2017. Enregistré l’automne dernier à l’occasion du plus grand spectacle donné par la formation chez elle, à Londres, à ce jour, cet album témoigne du formidable courant qui passe entre ISM et son public. Ç’aurait été bien si on y avait aussi retrouvé le post-punk Joy (Idaresit), également tiré d’Uyai (le matériel provient principalement de Doko Mien paru l’an dernier), mais il s’agit néanmoins d’une démonstration éclatante de ce dont ce groupe est capable.
