Julia den Boer est franco-américaine, elle est pianiste, et bien qu’elle soit maintenant basée à New York, elle a vécu et fait des études à Montréal pendant quelques années, à l’Université McGill. C’est à ce moment qu’elle est entrée en contact avec la musique des cinq compositeurs présentés sur l’album, et incidemment, c’est aussi à ce moment qu’elle a tissé des liens d’amitié durables avec ceux-ci.
Le style des compositions au programme va à contresens de la tendance actuelle, c’est-à-dire que le langage utilisé par Harman, Cherney, Ricketts et Yamada est atonal. Pas de Einaudi ni de Max Richter ici, donc.
Mais, attention, ne fuyez pas avant d’avoir jeté une oreille! L’atonalité utilisée est presque exclusivement délicate et créatrice d’effets de lumière scintillante agréables et peu agressifs. On est bien plus près de Webern que de Stockhausen.
La poésie évanescente des expressions est mise de l’avant plutôt que l’éclat bruyant des textures. On a même parfois l’impression, comme dans le cas de 371 Chorales de Harman, d’une rencontre entre Webern, Bach (de qui se fonde le matériau de l’œuvre) et Philip Glass, sans la nervosité. J’adore!
Je découvre Julia den Boer, une pianiste sensible au doigté vibrant de couleurs. J’espère qu’elle reviendra très bientôt à Montréal!