Le débat entre les candidats à la vice-présidence américaine du 7 octobre dernier a fait de l’un de ces petits insectes une star. Or, à notre époque saturée de médias, la célébrité a souvent une durée de vie plus courte que celle de la mouche domestique (qui est de 28 jours). Dans cet optique, il faut se précipiter sur Les Mouches, le nouvel EP de six titres du partenariat formé du DJ/producteur parisien Soulist, maître d’œuvre des soirées What the Funk depuis 2003, et du vétéran Ed Banger Fulgeance, originaire de Caen dans le Nord-Ouest de la France. Porte-drapeaux du funk hexagonal dans la foulée de la French Touch (voir leur formidable album French Cassette d’il y a un an et demi), tous deux sont passablement occupés par leurs propres projets, mais ils se retrouvent régulièrement pour mettre leurs ressources en commun. La chanson-titre de ce mini-album pastiche joliment le son disco new-yorkais sale du tournant des années 80. Elle porte d’ailleurs le nom d’une boîte de nuit du quartier de Chelsea de la fin des années 70 où l’on pouvait tomber autant sur Grace Jones qu’Imelda Marcos pendant que les Bee Gees étaient sur scène. Suit Aquarelle, le titre le plus fort du disque, lequel s’articule autour d’un motif saisissant au piano qui rappelle Serge Gainsbourg. Mont Maudit est un néo-mambo impétueux et enjoué qui fait un étrange détour par le chant choral (un enregistrement de terrain d’un manoir hanté, peut-être). Maneuvers illustre bien où réside la force de Souleance : dans d’irrésistibles grooves disco avec une abondance de claviers scintillants, Korg, Rhodes et clavinet supercool. Un mini-album qui fait mouche presque à chaque pièce.
