Après le très agréablement angoissant album | de l’énigmatique Raymond « Ray » Hollis, alias « Dans le monde des variants » (dont on avait causé ici), l’étiquette Lotophagus remet ça avec Yukon Tales, de Lack Jondon. Le pseudo « Dans le monde des variants » correspond au titre d’une nouvelle de J. H. Rosny Aîné, à laquelle Ray Hollis rend hommage. S’inspirant peut-être du musicien électro Seth Haley qui se fait appeler « Com Truise », Mark Kowalski a quant à lui adopté l’alias « Lack Jondon ». Sans le sarcasme de Haley pour l’acteur archiconnu, car Kowalski rend ici à Jack London un hommage sonore on ne peut plus sincère. On constate trois choses au sujet des artistes de Lotophagus, cette jeune étiquette de Cergy, en France, dirigée par Ulysse Gomez et n’ayant encore à son actif qu’une poignée de parutions : 1) ils aiment la littérature; 2) ils sont mystérieux; et 3) ils créent de la foutue bonne musique. On ne sait donc rien, pour ainsi dire, sur ce Mark Kowalski, outre le fait qu’il admire la portion nordique de l’œuvre de London (parce que ce géant d’écrivain est surtout connu pour Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, mais qu’il a écrit des tonnes d’autres trucs). « La terre n’était qu’une désolation infinie et sans vie, où rien ne bougeait, et elle était si froide, si abandonnée que la pensée s’enfuyait devant elle, au-delà même de la tristesse » : cet extrait de Croc-Blanc de J. London donne froid dans le dos, comme on dit. Kowalski transpose fructueusement cette ambiance sur Yukon Tales, au fil de neuf pièces aux titres impitoyablement évocateurs comme The Cold, Hallucinations, The Wolves ou Call of the Wild (titre original du roman L’Appel de la forêt de London). Kowalski met pleinement à profit son talent et sa machinerie : les bourdons donnent le cafard et les notes synthétiques s’étirent jusqu’aux confins de l’horizon blafard, tandis que le musicophile écoute tout ça, bien au chaud sous sa douillette.
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