Nous tenons ici un créateur aussi hyperactif que précoce qui s’appelle, à la scène, Robert Robert et, à la ville, Arthur Gaumont-Marchand. Cet énergique producteur, DJ et auteur-compositeur-interprète enchaîne depuis quelques années les simples et les microalbums, d’abord chez Secret Songs, l’étiquette qui n’en est pas vraiment une du producteur néo-écossais Ryan Hemsworth (il s’agit plutôt d’une plateforme de téléchargement de titres triés par Hemsworth), puis chez Silverstag et, depuis 2017, chez Nowadays Records, maison française de plus en plus prestigieuse. Robert Robert s’est produit sur diverses scènes – MEG, Piknic Électronik et Igloofest ici, Garorock, Printemps de Bourges, MaMA et Nova Mix Club en France –, notamment en lever de rideau du chouchou keb Les Louanges.
Les huit pièces de Hoodie Bleu Ultra totalisent 26 minutes et 50 secondes et sont reliées par un cordon, celui du chandail à capuchon (hoodie) bleu du titre. En guise de prologue, un narrateur nous raconte, dans l’idiome officiel de la génération Z, qu’il finit par rencontrer une jeune femme, de Facebook en Instagram et de clavardage en « présentiel », comme on le dit ces jours-ci. Or, même si la soirée s’avère fort plaisante et prometteuse compte tenu de « fucking nice conversations », le narrateur constate que son interlocutrice d’un soir n’est « clairement pas down » puisqu’elle ne répond pas à ses messages subséquents.
Et, comble de malheur, elle lui a chipé son chandail à capuchon bleu. S’ensuit une recherche dont la frénésie croît au fil de l’album, comme le prouvent les rythmes de plus en plus pressants et l’indiquent les titres des quatre dernières pièces : Reste avec moi, Comment faire, Presque et Still in my mind (avec son accordéon halluciné). Mention spéciale à Speak, séduisante chanson à laquelle prête sa voix LIA, Montréalaise originaire du Maryland.