L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg nous présente avec son récent album deux œuvres phares tirées du répertoire du compositeur français César Frank. C’est sous la baguette de Gustavo Gimeno, directeur artistique et chef principal de l’orchestre, que sont interprétées la grande Symphonie en ré mineur (1886-1888) et les Variations symphoniques (1885) pour piano et orchestre. La formation du Luxembourg réussit par son interprétation à faire ressortir des deux œuvres les principales caractéristiques du romantisme tardif symphonique, soit un caractère marqué et une émotivité omniprésente. L’orchestre se démarque d’ailleurs par sa capacité à interpréter avec justesse les différentes émotions que fait ressortir Frank à travers les trois mouvements de sa symphonie. Le colossal premier mouvement est rendu avec une fougue bouillonnante, alors que le deuxième, dont la texture est beaucoup plus épurée, est empreint d’une légèreté et d’une innocence que l’ensemble dépeint brillamment. Le troisième mouvement, qui rappelle les dernières symphonies beethovéniennes, est quant à lui plein d’énergie et grandiose. Ce professionnalisme et cette immense technique se retrouvent également dans les Variations symphoniques, qui mettent en vedette le pianiste russe Denis Kozhukhin. Comme l’œuvre est un dialogue constant entre l’orchestre et le soliste, on peut à de nombreux moments apprécier le jeu pianistique de Kozhukhin, qui est à la hauteur de toute attente. Cet album rend parfaitement justice aux deux œuvres qu’il présente et met en lumière la virtuosité ainsi que la maîtrise du langage de César Frank, grand représentant du romantisme tardif français.
