Il y a des gens qu’on voit et qu’on entend trop, d’autres pas assez. La musicienne et créatrice de chansons Émilie Proulx fait partie de cette dernière catégorie, à n’en point douter. La nuit, les échos s’ajoute au corpus folk quantitativement modeste, mais qualitativement appréciable, qu’Émilie édifie doucement. Outre cette nouvelle parution, trois autres microalbums – Dans une ville, endormie (2007), Montagnes russes et mini-tsunamis (2011) et Tu pourras te reposer (2019) – et un album complet – La lenteur alentour (2009) – y figurent. Émilie Proulx appartient au cercle des auteurs-compositeurs-interprètes hautement estimés de leurs collègues, mais dont le retentissement public demeure marginal. Qu’à cela ne tienne et au grand plaisir des musicophiles qui tendent l’oreille, Émilie persiste et nous propose cinq nouvelles pièces. Puisqu’elle sait bien s’entourer, on retrouve sur La nuit, les échos Matthieu Beaumont aux claviers et aux chœurs, Agathe Dupéré à la basse et aux synthés, Maxime Gosselin à la batterie, ainsi que Catherine Leduc, Anaïs Constantin, Lisa Leblanc, Geneviève Toupin et Théodore Proulx (héritier d’Émilie) aux chœurs. Dans Slalom, un personnage fait du ski temporel; sa « ville est un désert » comme celui où chantait jadis un coyote urbain, assis entre deux dunes. Dans Polaroids, « Les jours de sable – les chansons de Marjo – et toutes les chambres où tu dors – déferlent – dans ton cœur comme avant ». Deux accidents est une ballade délicate où Émilie Proulx rejoint Renée Claude par sa voix et Julie Doiron par son mode opératoire. Le rythme de la pièce-titre rebondit, tandis que la narratrice souhaite une nyctalopie salvatrice à son interlocuteur. Puis, dans Toutes les réponses, la narratrice voit ses efforts achopper sur « le mystère de nous deux » dans la nuit et le feu, tout en entrevoyant le jour et ses échos. À écouter et réécouter souventefois, tout comme le reste de la discographie d’Émilie.
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