Décidément, la musique populaire colombienne est en effervescence. Tradition et modernité se rencontrent, se jaugent et se conjuguent de toutes sortes de façons. Il y a toutes les déclinaisons autour de la Cumbia, mais aussi les mélanges entre folklore, électronique, rock, jazz ou hip hop.
Le groupe Bomba Estéreo a lancé la tendance en 2008 ; et depuis, les créateurs foisonnent et se multiplient à l’infini.
Il y a aussi plusieurs artistes colombiens expatriés qui font le pont entre leur pays d’origine et d’autres influences. Comme la torontoise Lido Pimienta, ou encore Montanera, que nous recensions récemment pour PAN M 360.
Il faut maintenant ajouter Ëda Diaz, née en Bretagne d’un père colombien et d’une mère française. Elle vient de faire paraître Suave Bruta, un album éblouissant qui mélange les sons traditionnels du currulao, du vallénato ou du bullerengue avec les synthétiseurs, les percussions en tous genres et les accordéons en échos. Ainsi que la contrebasse, l’instrument privilégié d’Ëda Diaz.
Elle a beau avoir grandi en France, il est clair qu’Ëda Diaz assume sa sud-américanité. Elle a multiplié les séjours en Colombie, entre autres dans la famille de son papa à Medellin, pour s’abreuver de sons locaux. Mais il est clair qu’elle a écouté beaucoup de musique latino-américaine.
Il ressort de tout cela un disque addictif et dansant, mais aussi profond et intelligent, plein de surprises auditives. On entend des insectes, des oiseaux, des échantillonnages de chanteurs latino-américains et même un trio de chanteuses bretonnes.
Presque toutes les pièces sont chantées en espagnol, à l’exception de la toute dernière, « Déjà Vu ».
Suave Bruta est le titre de l’album, mais également le celui d’une chanson populaire du colombien Jose Arroyo. Ëda Diaz a réussi un formidable cocktail stylistique, avec l’aide du producteur Anthony Winzenrieth.
Soyez prévenu : la dépendance augmente avec le nombre d’écoutes.