Valland, patronyme dérivé du latin « valens », signifie résistant, robuste et fort, bref, vaillant. Valland est ici un aptonyme puisque notre Rosie est bien vaillante : cette Granbyenne d’origine, après être passée en 2011-2012 par l’École nationale de la chanson de son patelin, a créé un microalbum homonyme en 2014, un album en bonne et due forme en 2015 (Partir avant), deux autres micros en 2016 et 2017 (Nord-Est et Synchro), puis tout récemment Blue, son deuxième recueil complet.
Lorsque, comme Rosie Valland, on vient au monde au début des années 1990 et que l’Univers nous prédestine à la pop mélodique parfois énergique, on risque de subir l’influence d’Oasis et de Jean-Jacques Goldman. Et on se retrouve dans une cohorte d’auteures-compositrices-interprètes douées qui, outre Rosie, regroupe Lou-Adriane Cassidy, Mélanie Venditti, Ariane Zita, Julie Blanche, Lydia Képinski et Sarah Toussaint-Léveillé, entre autres.
Rosie a réalisé Blue avec Jesse Mac Cormack, qui l’épaule depuis ses débuts. Très recherché, ce jeune homme a également officié comme réalisateur, accompagnateur ou arrangeur auprès d’Emilie Kahn, d’Helena Deland, de Mélanie Boulay, de Patrick Watson et de Philippe Brach.
À l’écoute des neuf pièces qui figurent ici, on constate que les textes sont concis, directs et sereins, que les musiques sont fines et que les arrangements de cordes de Blaise Borboën-Léon sont impeccables. Le rythme est lent, sauf sur Forçons les tiges, avec ses riffs menaçants, et sur l’électro-percussive Loin.
Les chansons de Rosie Valland sont ici affranchies de la souffrance morale en mode folk qui les teintait souvent. En lieu et place s’est concrétisée une création pop de pointe, délicate et paisible, bénéfique à l’oreille comme à l’humeur.