Pays : États-Unis Label : Bela Fleck Productions Genres et styles : americana / bluegrass / classique / jazz Année : 2024

Bela Fleck – Rhapsody in Blue

· par Michel Labrecque

Le 12 février 1924, dans une salle obscure et surchauffée, selon le réseau américain National Public Radio, George Gershwin jouait, pour la première fois, la pièce Rhapsody In Blue qui allait transformer à jamais le monde musical américain.

Avec ces montées de clarinette bluesée, facilement reconnaissables, jumelées à un piano qui s’inspirait en partie du jazz, Rhapsody in Blue est devenue la première œuvre musicale orchestrale connue à fusionner les musiques classique et jazz. La pièce a fait scandale avant de finir par conquérir les mélomanes.

Cent ans plus tard, jour pour jour, le très versatile banjoïste Bela Fleck nous offre sa propre commémoration de la pièce de George Gershwin, déclinée sous différentes formes.

La première version s’intitule Rhapsody in Blue(grass), dans laquelle Fleck et le quintette My Bluegrass Heart, improvisent sur les thèmes principaux de la pièce originale. Violon, mandoline, guitare bottleneck, banjo et basse échangent de façon fluide avec une grande virtuosité. Je crois que Gershwin, qui souhaitait créer une musique savante qui s’inspirait de toute la réalité américaine, aurait apprécié. 

La seconde réinvention est plus conforme à la création originale, avec la clarinette et l’orchestre. Sauf que le piano est ici remplacé par le banjo. D’où une Rhapsody in Blue pour banjo et orchestre, en l’occurence le Virginia Symphony Orchestra.

Finalement, nous aurons droit à Rhapsody in Blues, où les instruments bluegrass se mettent à faire du blues. Comme quoi les styles de musique américaine sont souvent plus proches qu’on peut le penser.  

Pour compléter, Bela Fleck nous offrent deux pièces solo au banjo, Rialto Ripples et Unidentified piece for Banjo, de George Gershwin. 

Bela Fleck arrive toujours à faire sonner un banjo comme on l’a peu souvent entendu. C’est de la très haute voltige à quatre cordes. 

Après son album de l’an dernier As We Speak, enregistré avec des musiciens indiens, que nous avons recensé sur PAN M 360, Bela Fleck nous invite cette fois-ci à replonger dans les racines de la musique américaine contemporaine. Nous serions fous de ne pas y aller. 

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