Dès les premières secondes de l’album Resonants du quartette torontois d’Artie Roth, un brouillard numérique laisse présumer un voyage dans l’ambient et le planage ésotérico électroacoustique, mais en moins d’une minute, ça explose en une bourrasque de rythmes funky, de lignes de sax libres mais encadrées, de guitare urgente et de batterie nerveuse et puissante. Inutile de dire que notre attention est immédiatement captée et que cette proposition résolument contemporaine, mais néanmoins accessible, emballe votre humble serviteur. La ‘’guitare-sitar’’ de Sam Dickinson a un effet coloristique unique et franchement tripant!
Les autres pièces fonctionnent souvent de la même manière : intro plutôt atonale et mystérieuse, puis transition (douce ou abrupte) vers un langage construit sur des repères compréhensibles (blues, funk, jazz classique, rock) bien que moderne dans leur locution, leurs harmonies et leurs rythmes. Jazz éduqué, savant, inspiré qui se rapproche de ce que l’on connaît ici à Montréal. Si l’on est familier des univers de Jean-Nicolas Trottier, de Misc, des formations d’Alain Bédard et de la plupart des parutions Effendi, on ne sera absolument pas dépaysés, et même qu’on sera séduits.
Le bassiste Artie Roth a réuni trois compagnons aussi inspirés que lui dans cette aventure, soit Mike Filice (saxos, flûtes), Sam Dickinson (guitares dont la ‘’guitare-sitar’’!) et Anthony Michelli (batterie et percus). Un line-up de très haut niveau (suffit de quelques secondes au hasard pour que vous constatiez l’envergure musicale et virtuosique de ces instrumentistes)!
Une superbe parution qui témoigne de la richesse de la scène jazz torontoise, sœur si proche mais en même temps (et malheureusement) si loin de celle de Montréal.
L’album sera disponible le 12 mai