Le collectif montréalais The Brooks propose un troisième album intitulé Any Day Now, une autre thérapie soul qui excite le corps de son groove funky. Cette musique n’est pas nécessairement décoiffante mais elle est diablement entraînante et sexy. En fait, c’est de la grosse séduction. Any Day Now rappelle le travail de James Brown. Il évoque aussi le style de Curtis Mayfield ou de Sly and the Family Stone comme c’était le cas pour l’album précédent, Pain & Bliss (2016), sur lequel la contribution du chanteur Alan Prater a fait une belle différence. The Brooks a d’ailleurs pris du coffre depuis l’arrivée du charismatique chanteur, il y a quelques années : sa musique est plus charnelle et engageante.
Depuis certaines soirées enlevantes au club de jazz Dièse Onze, à Montréal, The Brooks a charmé beaucoup de monde, au Québec comme à l’étranger. Cette bande de musiciens aguerris – Alexandre Lapointe (bassiste et fondateur du groupe), Alan Prater (chanteur et tromboniste), Maxime Bellavance (batteur), Philippe Look (guitariste), Philippe Beaudin (percussionniste), Sébastien Grenier (saxophoniste), Hichem Khalfa (trompettiste) et Daniel Thouin (claviériste) –, qui participent à plusieurs autres projets musicaux, offre une musique idéale pour les soirées festives et les événements. Certes, la formation a épaté la galerie au Festival international de jazz de Montréal, mais elle rayonne bien plus loin ces derniers temps. Ce disque ne devrait pas ralentir la contagion provoquée par The Brooks, qui sont particulièrement efficaces sur les planches. Hormis l’assemblage épique et mystérieux intitulé Nebula, qui ouvre l’album, et quelques « douceurs » (Moonbeam, Blue Dream, Étoile polaire / Conclusion), plusieurs nouveaux morceaux (Drinking, ZENDER, Never Thought, Gameplay, l’instrumental Headband, Issues, Turn Up The Sound), avec basse omniprésente, guitare électrique séduisante, batterie vivifiante et cuivres sur la coche, vous attrapent et ne vous lâchent plus.