« Dès les premiers moments – Contempler l’évidence – Nous serons un roman – Qui s’écrit en silence » : ainsi s’amorce Et si tu m’oublies, première pièce du premier quart d’une quadrilogie signée Anna Valsk. Les trois autres portions seront dévoilées au cours de 2022. Anna Valsk ne nous arrive pas de Scandinavie : il s’agit du cryptonyme qu’a adopté l’auteure-compositrice-interprète, multi-instrumentiste et multifonctionnelle Ariane Vaillancourt, qui avait fait paraître Fig.1 en 2016. Appuyée par le romancier-parolier Jonathan Harnois (Vincent Vallières, Alex Nevsky, Dumas, Nicolas Gémus) à la coécriture ainsi que les musiciens Philippe Lussier Baillargeon et Jean-Luc Huet à la cocomposition, Ariane-Anna nous sert trois chansons selon trois modèles distincts d’exploration pop orchestrale et électroacoustique. Sous les solennelles salves de synthé que nous assène Et si tu m’oublies se dissimule une ode à l’espoir sentimental; on songe à Claire Pelletier pour la majesté vocale. On entend sur Humain des constats résolument sombres, que viennent renforcer au troisième tiers des rythmes pesants et une voix passée dans la disto, comme Mick dans Rocks Off et Ozzy dans Sabbra Cadabra, il y a déjà presque un demi-siècle. Sur On tient le monde à bout de bras, Ariane et ses collègues arrivent à une cohésion voix, piano, cuivres et cordes tout à fait remarquable. Une Morphologie A qui laisse présager une fort belle Morphologie B.
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