The Beths : les quatre cavaliers de la pop à Liz

Entrevue réalisée par Luc Marchessault
Genres et styles : garage-rock / pop-punk / pop-rock / power-pop / rock

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Évoquer la power-pop remplit de joie mon cœur de musicophile. Alex Chilton et Big Star, Cheap Trick, The Smithereens, les trois premiers albums de Weezer, Mathew Sweet, The New Pornographers et tant d’autres groupes. The Beths, un groupe relativement jeune d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, constitue donc une véritable bénédiction. J’irais même jusqu’à dire que ce quatuor est l’une des meilleures formations power-pop de l’Anglosphère, ces années-ci. Elizabeth Stokes (chant et guitare rythmique), Tristan Deck (batterie), Jonathan Pearce (guitare solo et chant) et Benjamin Sinclair (basse et chant) créent des chansons aussi prenantes que mémorables. De plus, leur jeu est très soudé et ils sourient beaucoup. Pan M 360 a parlé à la chanteuse-guitariste Liz Stokes tandis que The Beths remonte la côte est des É.-U., quelques jours leur concert à Montréal.


Pan M 360 : Bonjour Liz! Si mes sources sont exactes, tu dois être quelque part entre la Caroline du Nord et la Virginie.

Liz Stokes : Oui, donc nous sommes en Caroline du Nord, nous avons joué à Durham hier soir, et nous sommes à Raleigh aujourd’hui.

Pan M 360 : 2022 a été presque entièrement consacré à votre tournée, jusqu’à présent.

Liz Stokes : Oui, c’est bien; il nous reste sept ou huit concerts en Amérique du Nord, puis dix jours plus tard nous en aurons quelques autres en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Pan M 360 : Est-ce que ce sera votre première visite à Montréal?

Liz Stokes : En fait, nous y avons joué en 2019, l’année avant les pandémies, à Pop quelque chose…

Pan M 360 : Pop Montréal? (NDLR : il s’agissait de la Casa del Popolo) Votre troisième album, Expert in a Dying Field, sortira dans environ trois semaines. J’ai entendu les simples (Expert in a Dying Field, Silence Is Golden, A Real Thing et Knees Deep). Les spectateurs peuvent-ils s’attendre à un ratio de chansons tendres et rockeuses similaire à celui de Future Me Hates Me et de Jump Rope Gazers?

Liz Stokes : Oui, ce sera comme un mélange 50-50 de Future Me et de Jump. Et puis, cette tournée est pas mal consacrée à Jump Rope Gazers, parce que nous n’avions jamais pu jouer ces chansons en concert. Ensuite, nous reviendrons et reprendrons les tournées une fois que le nouvel album sera sorti!

Pan M 360 : Compte tenu de son approche rock mélodique et énergique, votre musique est généralement fortifiante, même lorsque les paroles abordent des questions anxiogènes comme la montée du niveau de la mer (sur A Real Thing, par exemple). J’ai l’impression que c’est un choix conscient pour le groupe, d’émouvoir ou de sensibiliser en douceur sans provoquer d’effroi?

Liz Stokes : Nous avons beaucoup de craintes, c’est pourquoi je n’aime pas nécessairement écrire et chanter sur ces sujets. J’aime écrire sur ce que je ressens, mais je n’aime pas faire des chansons qui vous effraient et vous rendent vraiment anxieux. Ce n’est pas ce que j’aime faire. J’aime que les chansons soient pleines d’espoir et stimulantes. Et j’ai l’impression qu’on peut toujours écrire au sujet de ce qu’on veut, de manière très figuraliste, à propos des sentiments qu’on essaie de faire passer.

Pan M 360 : Puisque nous parlons de sujets anxiogènes, le fait de regarder votre vidéo Knees Deep m’a rappelé que je n’ai pas encore surmonté mon vertige. La séquence d’événements dont nous sommes témoins est-elle réelle? Les membres du groupe partent un par un pour sauter en bungee au-dessus d’une baie et reviennent au local de répétition?

Liz Stokes : Le déroulement est fictif! Mais les sauts de bungee sont bien réels; nous y sommes allés le matin et tout le monde a sauté. Ensuite, nous sommes allés au studio et avons tourné les scènes sur place. Nous ne sommes pas de très bons acteurs… C’est une vidéo très loufoque, mais nous nous sommes beaucoup amusés à la réaliser.


Pan M 360 : Mais ça marche quand même! Même si vous utilisez des accessoires comme des algues accrochées à la chevelure d’un des musiciens. Où se trouve ce pont exactement? À Auckland?

Liz Stokes : Oui, c’est le pont du port d’Auckland, on y fait beaucoup de sauts de bungee. C’est très pittoresque, mais nous ne voulions pas que cela ressemble à une balade touristique. Pour nous, c’est juste un pont « fonctionnel ». Par beau temps, la vue est superbe. Mais au bout du compte, nous n’avons que sauté d’un pont qui mène à la banlieue!

Pan M 360 : C’était la première fois que vous sautiez?

Liz Stokes : Ben (NDLR : Benjamin Sinclair, bassiste) et moi l’avions déjà fait quand nous étions enfants, pendant des vacances en famille. Mais cette fois, c’était plus effrayant. Quand on est enfant, on se dit « Même si je tombe, je vais rebondir », mais quand on est adulte, on se dit « Je vais me désintégrer »!

Pan M 360 : J’ai lu dans le communiqué de presse que votre nouvel album serait un « fracas incandescent de power-pop et de skuzz ». Comment définirais-tu le terme skuzz pour ceux qui, comme moi, n’en connaissent pas le sens?

Liz Stokes : Je ne le connais pas vraiment non plus, honnêtement! Il y a un rédacteur ou une rédactrice qui écrit une notice biographique, il ou elle connaît beaucoup mieux les mots que nous. En fait, nous aimons la distorsion, le fuzz! J’aime écrire des chansons pop, en format pop. Mais nous aimons toujours énormément la distorsion et la power-pop.

Pan M 360 : Tes collègues et toi êtes en train de devenir les nouveaux héros power-pop des années 2020. Or, qui sont vos propres héros power-pop?

Liz Stokes : J’adore Alvvays, un groupe canadien. Je suis aussi une grande fan des Buzzcocks, j’ai beaucoup écouté leur compilation Singles Going Steady. J’aime leur simplicité, leurs idées, leurs mélodies. Elles ressortent et sont vraiment mémorables. Je ne suis pas une amatrice de chansons rares. J’écoute souvent cette compil des Buzzcocks en voiture, en allant en ville.

Pan M 360 : J’ai vraiment hâte d’assister à votre concert de dimanche à Montréal. Merci beaucoup pour cette entrevue et soyez prudents!THE BETHS JOUENT

Photo : Frances Carter.

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