Lia Plutonic , The Happy House DJ

Entrevue réalisée par Salima Bouaraour
Genres et styles : house

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Énergie explosive, sourire contagieux, talent. The Happy House DJ, comme elle aime se surnommer, est une étoile montante de la scène montréalaise qui est, très certainement, déjà, en train de sublimer une galaxie.

Lia Plutonic, de son vrai nom Aliyah Mahon, escalade à vitesse grand V les étapes de la scène. Ses premières apparitions en public sont relativement récentes, fin 2021. Néanmoins, sa force de frappe est digne d’une artiste aguerrie. En 2018, durant ses études au cégep, elle commence à pratiquer sur des CDJ 900 – un contrôleur obsolète de nos jours mais dont la fonctionnalité repose sur l’agilité de vos oreilles et de votre doigté – pour enjoliver les soirées entre ami.e.s. En décembre 2021, elle fait l’ouverture de DJ Boring, dont on ne présente plus le parcours, à la Société des arts technologiques (SAT). 

Coup de coeur! Manifestement, elle m’a conquise en moins d’une heure. À la fin de la soirée, j’en étais à me demander si elle n’aurait pas du être la tête d’affiche de cette programmation! Mon instinct ne m’avait absolument pas trompée puisque Lia Plutonic sera au Off Piknic du Piknic Électronik, le 10 septembre prochain, pour ensoleiller la piste avant de pouvoir se délecter de l’incroyable DJ set du superbe Bonobo. C’est avec amour et générosité qu’elle nous dévoile ses secrets pour autant briller. 

PAN M 360: En quelques mots, qui est Lia Plutonic?

LIA PLUTONIC: Aliyah Mahon. Je suis une DJ et productrice basée à Montréal. Lia Plutonic est mon alias musical qui est l’aboutissement voire un condensé de mon parcours jusqu’à présent.

PAN M 360: Quel a été l’élément déclencheur pour t’amener à devenir DJ?

LIA PLUTONIC: J’ai commencé au tout début de l’année 2018 au cégep. On avait un club de DJ établi avec notre propre salle et un équipement privé. Je n’avais absolument aucune intention de devenir DJ, mais je commençais à faire de plus en plus la fête et ma meilleure amie de l’époque m’a convaincu de la rejoindre. Je suis reconnaissante d’avoir pu faire mes débuts sur des CDJ 900, sans tous les visuels, car j’ai vraiment dû apprendre à « beat match » dès le départ. J’ai passé de nombreuses heures dans cette salle, essayant de mixer les mêmes 30 chansons, encore et encore. J’ai finalement acheté mon propre équipement quand j’ai obtenu mon diplôme en 2019. Depuis, je me produis sur scène depuis fin 2021.

PAN M 360: Comment composes-tu tes DJ sets? Tant au niveau de la sélection que du partage avec le public.

LIA PLUTONIC: Mon processus a beaucoup évolué avec le temps. Lors de mes tous premiers concerts, j’étais tellement nerveuse que j’en avais des cauchemars. J’imaginais que tout allait mal se passer. Je préparais mes listes de chansons à l’avance. Un ami m’a finalement suggéré de créer des listes de lecture pour chaque événement. Environ une semaine avant le concert, je prenais l’habitude de parcourir ma bibliothèque et de créer une liste de lecture basée sur l’énergie que je pouvais ressentir de l’espace où je devais jouer. Un club, un bar ou une grande salle de spectacle. Tenter de définir le « groove » sur place. Mes listes étaient toujours trop longues, mais je tâtais l’énergie sur place et je tentais d’improviser davantage.

PAN M 360: Quels sont les artistes et/ou labels qui t’inspirent?

LIA PLUTONIC: Il y en a tellement ! Tous mes amis connaissent mon obsession et mon amour de longue date pour Octo Octa. Elle est vraiment l’une de mes plus grandes inspirations, avec sa partenaire Eris Drew et leur label T4T LUV NRG. Tout, de leurs sélections aux productions, résonne très profondément en moi. D’autres labels, dont j’ai des tonnes de disques, sont Shall Not Fade et Strictly Rhythm (classique).

PAN M 360: Quels ont été les moments les plus marquants pour toi sur scène?

LIA PLUTONIC: Le deuxième spectacle que j’ai présenté est toujours ancré dans mon cœur et mon âme. En décembre 2021, j’ai joué l’ouverture du DJ set de BORING, à la SAT. Non seulement je suis une grande admiratrice de DJ BORING et je l’ai vu à chaque fois qu’il est venu à Montréal, mais c’était aussi un endroit que j’aime particulièrement. Cela a rendu la soirée très spéciale pour moi. C’était aussi la première fois que je me connectais vraiment avec une foule. J’ai pu ressentir l’énergie du lieu et du public. J’avais entendu des amis DJ en parler avant, mais c’était la première fois que je vivais cette expérience du dancefloor et ça m’a marqué.

PAN M 360: Quels sont tes prochains événements?

LIA PLUTONIC: Je jouerai au festival JAIME le 16 juillet (à Drummondville) et au Piknic Electronik le 10 septembre. Il y a quelques autres spectacles à venir en juillet et août que je ne peux pas encore divulguer. Alors gardez un œil sur les réseaux sociaux 🙂

PAN M 360: Quels sont les défis que tu voudrais relever en tant que DJ?

LIA PLUTONIC: J’adorerais jouer au niveau international une fois mes études terminées. J’ai tellement d’amour pour notre scène à Montréal, mais ça me démange de jouer dans d’autres endroits où la musique me permettrait d’interagir avec mes pairs et les danseurs. Vraiment. Un de mes plus grands objectifs serait de répéter à l’infini les moments magiques sur les pistes de danse qui ont inspiré Lia Plutonic. J’ai déjà quitté des pistes de danse en larmes, les genoux cassés et un cœur rempli d’amour et de joie. L’euphorie de ces instants reste gravée en moi pendant des jours après l’événement. Je veux offrir aux gens les mêmes sensations.

PAN M 360: As-tu des défis à relever en tant que femme?

LIA PLUTONIC:  Excellente question. Je pense que je veux juste être une bonne personne, heureuse et qui transmet ce bonheur à travers la musique et d’autres moyens.

PAN M 360: Musique et politique, ça évoque quoi pour toi?

LIA PLUTONIC: Je pense que la musique est/peut être très politique. Il a toujours été un vecteur instrumental de changement et d’expression. Nos opinions politiques peuvent aussi beaucoup influencer le genre de musique que nous achetons, où nous l’achetons et les soirées auxquelles nous assistons. La musique de danse (pour moi) concerne surtout l’amour, la liberté et l’expression. Je pense qu’il est très important que nos lieux de diffusion et nos organisateurs soutiennent cette atmosphère d’inclusion et de sécurité.

PAN M 360:  Partage avec nous un conseil magique de DJ!
LIA PLUTONIC:  C’est tellement ringard, mais croyez en vous! Croyez au processus et à la magie de la musique. J’ai le syndrome de l’imposteur agressif depuis que j’ai inauguré ma première scène. Depuis, je remets toutes mes pratiques en question, de mes sets à ma technique de mixage. Ces pensées sont très intrusives et très naturelles, mais il est si important à la fin de la journée de revenir à soi. Ayez confiance en vous et en votre musique. Je pense que votre âme en ressortira renforcée ainsi que vos sélections musicales. Ça donnera envie aux gens de se connecter à vous.

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