Festival Unisson: 1 + 1 = 1

Entrevue réalisée par Alain Brunet

renseignements supplémentaires

Un seul interprète se produit devant un seul mélomane. Les deux protagonistes de ce concert intime sont assis face à face, à deux mètres de distance : chacun se regarde d’abord silencieusement, les yeux dans les yeux, pendant une minute. Par la suite, l’interprète s’exécute pendant 10 à 12 minutes, et on conclut par une deuxième minute de silence.  Voilà le concert  immersif le plus intime, le plus fusionnel qui soit.

The Artist is Present de Marina Abramovic et les 1:1 Concerts en Allemagne ont visiblement marqué la pianiste Élizabeth Pion et la violoncelliste Agnès Langlois fondatrices du  Festival Unisson. Cette première édition a été présentée à l’Église Sacré-Coeur de McMasterville du 6 au 30 août 2020. Une vingtaine de jeunes musicien.ne.s y furent moblilisé.e.s. 

Le festival Unisson a pris du gallon depuis deux ans, tant et si bien qu’il se déplace cette semaine au Musée des beaux-arts de Montréal, soit du mercredi  18 au  dimanche 22 mai, de 9 h 45 à 16 h 45. Chacun inspiré d’une œuvre du MBMAM, ces concerts en tête-à-tête se tiendront dans les salles Mirage et Aventure , « lieux mystères » de la Salle Bourgie. 

À la manière d’un piano joué à 4 mains, Élizabeth Pion et Agnès Langlois répondent aux questions de PAN M 360 et nous en apprennent davantage sur leur concept.

PAN M 360 : Parlez-nous d’abord de votre première inspiration, soit The Artist is Present et les 1:1 Concerts .

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : C’est un ami violoniste, Hugo Berreni, qui nous a parlé des 1:1 Concerts en Allemagne. Nous avons trouvé l’idée du récital en tête-à-tête absolument merveilleuse, qui plus est étant donné les circonstances exceptionnelles dans lesquelles nous nous trouvions. En effet, toutes les salles de concert étaient fermées au Québec en raison de la pandémie: les jeunes musicien.ne.s n’avaient donc aucune plateforme pour se faire entendre et continuer de pratiquer leur art. D’apprendre l’existence d’une telle initiative a représenté pour nous une lueur d’espoir.

De plus, nous admirions depuis longtemps le travail de Marina Abramovic. Quand nous avons appris que les 1:1 Concerts étaient inspirés de son travail, nous avons accroché encore plus. Il s’agit d’une artiste réfléchie, osée, radicale, dont le travail a une grande portée. Sa pratique artistique touche au spirituel, à une qualité de présence, et met l’accent sur l’expérience humaine, notamment l’expérience par le corps. La lecture de son mémoire Walk Through Walls avait eu un grand impact sur nous. Tous les ingrédients étaient donc réunis afin que notre désir de créer une initiative musicale semblable au Québec soit allumé! 

PAN M 360 : Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a menées à cette proposition très spéciale?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION :C’était à l’été 2020, en juillet plus précisément. C’est un projet qui est né de circonstances exceptionnelles: nous étions en pleine pandémie, et j’ai (Élisabeth) décidé de revenir au Québec pendant six mois, puisque la Guildhall School of Music & Drama où j’étudie a fermé temporairement. Comme expliqué précédemment, nous avons entendu parler des 1:1 Concerts en Allemagne via un ami, et avons eu envie de faire une différence dans notre milieu ici, au Québec. Tout s’est passé très vite: nous avons discuté ensemble au téléphone, et quelques semaines plus tard, le Festival débutait déjà, à raison de quatre jours par semaine. Nous n’avions, sincèrement, aucune idée de ce dans quoi nous nous embarquions. Nous n’avions pas d’expérience de gestion, de publicité… Nous avons dû apprendre au fur et à mesure, en nous épaulant, en demandant conseil, en apprenant de façon autodidacte. 

Il est important de dire que nous avions besoin de nous raccrocher à quelque chose aussi. C’était une période très sombre pour les artisan.e.s de la scène. Le monde musical était quasiment éteint. Ce projet a donné un sens à ce que nous faisions comme interprètes, puisque nous jouions dans le festival en plus de l’organiser. Donner une plateforme à nos collègues était également extrêmement important pour nous. La communauté artistique est un écosystème et sa santé dépend du bon vouloir des membres qui la constituent. Nous croyons en la force immense du collectif, lorsqu’elle souligne les particularités et les talents de chaque personne en son sein, et notre festival semblait être l’occasion de créer une structure dans laquelle un tel système peut exister.

PAN M 360 : Comment avez-vous convaincu vos collègues d’y participer?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION :Nous n’avons pas vraiment eu besoin de les convaincre, à notre grande surprise! Nous avons été en fait très étonnées de l’enthousiasme que les artistes que nous avions abordé.e.s ont démontré suite à notre proposition. Ils ont sauté à pieds joints avec nous dans cette aventure, croyant en la valeur du concept proposé et célébrant l’initiative que nous mettions sur la table, celle de poursuivre la vie de scène malgré la pandémie, d’une façon certes différente mais qui perpétuait l’existence de l’art. Définitivement, l’appétit que les musicien.ne.s ont démontré envers notre projet a été l’une des plus importantes clés dans la mise sur pied de notre festival.

PAN M 360: Quelle fut la réponse du public à McMasterville?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION :Le public a extrêmement bien réagi! Sincèrement, la force des témoignages que nous avons reçus nous a fait croire encore davantage au concept d’Unisson. Ce qui fût difficile, ce fût d’attirer le public, de le convaincre de venir tenter l’expérience. Certaines personnes nous ont fait part de leurs craintes, de leurs peurs. Plusieurs se sentaient mal à l’aise ou timides de fixer un.e inconnu.e dans les yeux, d’être seul.e face à l’artiste. Cette peur est tout à fait légitime et normale. Ce que nous pouvons vous dire, tout particulièrement si vous avez certaines craintes, c’est que toutes les personnes qui ont finalement osé tenter l’expérience ont beaucoup apprécié leur moment. Plusieurs sont même revenu.e.s pour notre deuxième édition en 2021. Cela nous fait chaud au cœur, puisque nous réalisons être en train de construire un réel rapport avec notre auditoire qui s’inscrit dans la durée. Il s’agit certes d’une expérience inhabituelle, mais… qui n’ose rien n’a rien! Osez! 

« Il va comme suit: un.e musicien.ne mystère rencontre un.e auditeur.trice pour une expérience immersive d’une durée de quinze minutes. L’auditeur.trice et le.la musicien.ne sont assis.es face à face, à deux mètres de distance, et se regardent dans les yeux pour une minute de silence. Par la suite, le.la musicien.ne joue une sélection d’œuvres  pour une durée totale de 10 à 12 minutes. Ce moment musical est suivi d’une autre minute de silence, yeux dans les yeux, en communion. Cette formule crée un moment magique tant pour l’interprète que pour le.la spectateur.trice. »

PAN M 360 : Pourriez-vous nous expliquer le comment et le pourquoi de ce protocole face à face?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION :Il s’agit, a priori, de la formule proposée par les 1:1 Concerts en Allemagne. Le deux mètres était strictement imposé en raison des mesures sanitaires, mais cette distance – qui est en fait une proximité – permet par la même occasion la création d’une bulle entre les deux personnes. Elles se retrouvent dans un même espace d’écoute. 

Ce que nous avons ajouté à la formule des 1:1 Concerts, c’est l’utilisation d’un sablier pour chaque minute de silence. Également, lors de la première et de la deuxième édition du festival, le.la musicien.ne choisissait son répertoire dans une banque musicale préparée au préalable, suite au regard avec l’auditeur.trice. Nous souhaitions donc que l’artiste adapte son répertoire selon le contact ressenti avec la personne en face de lui.elle.

Le face à face est une configuration forte: la rencontre de deux points de vue, de deux vulnérabilités, y est inévitable et surprenante.

« Le Festival Unisson est un festival de musique classique présentant des concerts variés dans une formule innovante. Il met à l’avant-plan des artistes émergent.e.s de la scène montréalaise et canadienne. Notre mission est de sortir de la formule des concerts traditionnels et de remettre l’humain au centre de l’expérience. »

PAN M 360 : « Remettre l’humain au centre de l’expérience » : pourriez-vous élaborer sur cette idée centrale?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : Nous avons le désir que l’expérience de concert soit pour chacun.e une expérience humaine, c’est-à-dire personnelle. Nous souhaitons que l’expérience du concert soit faite sur un pied d’égalité, entre deux humains égaux, qu’il n’y ait pas de hiérarchie entre l’artiste, trop souvent déifié.e., et l’auditeur.trice, trop souvent contraint.e à admirer l’autre. Nous souhaitons que l’expérience soit celle de deux êtres, de deux présences qui se rencontrent. L’un.e a une histoire à raconter. L’autre l’écoute, et en l’écoutant, crée l’histoire avec lui.elle. C’est donc grâce aux deux partis que le concert prend forme. Une écoute active, c’est une écoute vivante, c’est une écoute dans tout ce qu’elle peut avoir de fondamentalement humain. C’est un format qui nous rapproche du conte, du mythe, d’un rapport immédiat et primaire avec les sons – un contact amplifié et intime.

C’est une toute autre approche que la grande salle de concert – qui est aussi merveilleuse à sa manière. Dans ce cas, nous pourrions dire: le concert au centre de l’expérience, les humains autour. Il y a un aspect de l’écoute des auditeur.trice.s qui relève donc de la périphérie. Unisson souhaite les mettre au centre du cercle.

PAN M 360 :  Le choix d’un concert devant une personne unique est-elle la réponse à ce besoin de revenir au centre de l’expérience?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : C’est l’une des réponses possibles, mais pas la seule. Il y a de multiples façons de faire du concert une expérience humaine qui valorise l’apport des deux parties, de la personne qui joue et de la personne qui écoute. La position de l’auditeur.trice est beaucoup plus complexe  et intéressante que celle d’un simple ‘’vase recevant’’. La qualité d’écoute de l’auditeur.trice a une influence sur la performance de l’artiste, et vice versa. C’est un dialogue. C’est une offrande de la part de l’artiste, certes, mais l’offrande est aussi d’y prêter une oreille attentive.

PAN M 360  : Sinon, prévoyez-vous d’autres façons d’y parvenir dans vos expériences à venir?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : C’est à voir! Nous avons beaucoup d’idées, mais nous prenons le temps de les développer afin qu’elles deviennent des expériences stimulantes et intéressantes pour le public.

« Nous souhaitons promouvoir la création en musique classique et la collaboration entre différentes disciplines artistiques. »

PAN M 360 : Quelles sont les autres disciplines impliquées ? Dans le cas qui nous occupe, quelle est la relation entre la musique et le MBAM?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : Dans ce cas-ci, nous avons voulu mettre en relation des œuvres d’art visuel avec la musique. La musique agit donc en réaction au visionnement de ces œuvres. Le Musée des beaux-arts de Montréal est idéal pour mener à cœur ce projet. Sa collection d’œuvres est absolument magnifique. La Salle Bourgie, quant à elle, est devenue l’une des salles incontournables à Montréal, notamment de par la richesse, la qualité et la variété de sa programmation. Il y a donc un historique musical fort relié au Musée, de par la présence de cette splendide salle à ses côtés. 

Nous trouvons également intéressant de mettre en relation diverses formes d’art, de façon à ce qu’elles se nourrissent plutôt qu’elles ne s’annulent. 

« Nous nous engageons à être un vecteur de diversité et à présenter une pluralité de discours musicaux. »

PAN M 360 : Dans le contexte des concerts présentés au MBAM, quelle sera cette diversité de discours?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : Nous avons choisi cinq compositeur.trice.s dont le style compositionnel est très personnel. Vous pouvez d’ailleurs visiter notre page Facebook www.facebook.com/festivalunisson afin de lire les réponses aux questions que nous avons posées aux cinq compositeur.trice.s, afin d’en apprendre davantage sur leur parcours. Nous voulions mettre de l’avant des voix uniques. La représentation est également importante pour nous, alors nous voulions entendre des voix issues de tous genres et sexes. Nous sommes fermement convaincues que cette diversité offre une richesse musicale d’une grande valeur et nous souhaitons que notre Festival donne une plateforme à toustes ces individus.

La diversité dans les choix des instruments était également essentielle pour nous: les compositeur.trice.s ont donc choisi dix instruments complètement différents, aux sonorités uniques. Certains d’entre eux sont rarement entendus seuls, alors l’expérience n’en est que davantage intéressante.

PAN M 360 : Quelles seront les œuvres impliquées?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : Ah, ça, c’est la surprise! Ce que nous pouvons vous dire, c’est que chaque programme musical est centré autour d’une des dix compositions qui ont été créées spécialement pour cette édition 2022 du Festival Unisson. Chaque composition est inspirée d’une œuvre visuelle issue du Musée des Beaux-Arts de Montréal, et le reste du programme musical est constitué d’œuvres déjà écrites – elles peuvent être baroque, classique, contemporaine, moderne, etc – également inspirées de l’œuvre visuelle choisie. Chaque court concert a donc une trame narrative singulière.

Q : Qui seront les interprètes?

AGNÈS LANGLOIS & ÉLIZABETH PION : Il s’agit de dix jeunes musicien.ne.s professionnelles qui évoluent à travers le milieu montréalais depuis plusieurs années: Matthias Soly-Letarte, percussionniste, Roxanne Sicard, violoniste, Geneviève Ackerman, shakuhachiste, Daniel Anez, ondiste, Bruno Gauthier-Bellemare, guitariste, Sebastian Gonzalez Mora, altiste, Agnès Langlois, violoncelliste, Jocelyn Lafond, organiste, Dominique Poirier, accordéoniste, Antonin Bourgault, saxophoniste. 

PROGRAMME DU FESTIVAL UNISSON

 Les 10 interprètes :

  • Daniel Añez, ondes Martenot
  • Geneviève Ackerman, shakuhachi
  • Antonin Bourgault, saxophone
  • Bruno Gauthier-Bellerose, guitare
  • Sebastian Gonzalez Mora, alto
  • Jocelyn Lafond, orgue
  • Agnès Langlois, violoncelle
  • Dominique Poirier, accordéon
  • Matthias Soly-Letarte, percussions
  • Roxanne Sicard, violon

Les 5 compositeurs.trices ont chacun.e écrit deux œuvres pour instrument solo inspirées par des œuvres d’art visuel exposées au MBAM :

  • Geneviève Ackerman
  • Patrick Giguère
  • Émilie Girard-Charest
  • Pierre-Luc Lecours
  • Corie Rose Soumah

POUR ACHETER VOS PLACES, C’EST ICI

Tout le contenu 360

Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir

Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir

SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore

SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore

Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL

Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL

Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT

Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT

À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore

À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore

OSL | Naomi Woo | Musique du Nouveau Monde

OSL | Naomi Woo | Musique du Nouveau Monde

Anderson & Roe, grands innovateurs du duo pianistique

Anderson & Roe, grands innovateurs du duo pianistique

Hawa B or not Hawa B ? L’EP « sadder but better » y répond !

Hawa B or not Hawa B ? L’EP « sadder but better » y répond !

Shades of Bowie, pièce composée pour l’homme derrière Blackstar

Shades of Bowie, pièce composée pour l’homme derrière Blackstar

Isabella D’Éloize Perron – à la conquête de l’Amérique avec Vivaldi et Piazzolla

Isabella D’Éloize Perron – à la conquête de l’Amérique avec Vivaldi et Piazzolla

Shaina Hayes et son Kindergarten Heart

Shaina Hayes et son Kindergarten Heart

Piano Symphonique | Julia Mirzoev, Braden McConnell & Antoine Rivard-Landry

Piano Symphonique | Julia Mirzoev, Braden McConnell & Antoine Rivard-Landry

La recette de « l’acclimatisation » de Jean Jean Roosevelt? Produire un album à Montréal!

La recette de « l’acclimatisation » de Jean Jean Roosevelt? Produire un album à Montréal!

In Pursuit Of Repetitive Beats : connexion humaine via la RV

In Pursuit Of Repetitive Beats : connexion humaine via la RV

Un nouveau festival de jazz fondé par Martha Wainwright

Un nouveau festival de jazz fondé par Martha Wainwright

La grande transition d’Anton Webern par le Quatuor Molinari

La grande transition d’Anton Webern par le Quatuor Molinari

Semaine du Neuf | Il n’y a pas de musique sans vent. L’être contre le vent de Matthias Krüger

Semaine du Neuf | Il n’y a pas de musique sans vent. L’être contre le vent de Matthias Krüger

L’électro swana de Deena Abdelwahed: syncrétisme, engagement, nouvelle norme

L’électro swana de Deena Abdelwahed: syncrétisme, engagement, nouvelle norme

Nicolas Boulerice et Frédéric Samson inaugurent le CoolTrad

Nicolas Boulerice et Frédéric Samson inaugurent le CoolTrad

Semaine du Neuf | L’Ensemble Hopper, fréquences liégeoises

Semaine du Neuf | L’Ensemble Hopper, fréquences liégeoises

Semaine du Neuf | Cléo Palacio-Quintin nous parle du Vivier Mix

Semaine du Neuf | Cléo Palacio-Quintin nous parle du Vivier Mix

Semaine du Neuf | Pierre Jodlowski et la « dramaturgie compositonnelle »

Semaine du Neuf | Pierre Jodlowski et la « dramaturgie compositonnelle »

Semaine du Neuf | Architek Percussion et  2 compositrices canadiennes: Sabrina Schroeder et Nicole Lizée

Semaine du Neuf | Architek Percussion et 2 compositrices canadiennes: Sabrina Schroeder et Nicole Lizée

Semaine du Neuf | L’Afghanistan psychédélique de Sam Shalabi et Shaista Latif

Semaine du Neuf | L’Afghanistan psychédélique de Sam Shalabi et Shaista Latif

Inscrivez-vous à l'infolettre