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Chantant dans son français natal et en anglais, elle nous arrive avec Still, there is the sea , un premier album de 8 chansons où se côtoient des influences de Daughter, d’Agnes Obel et d’Olafur Arnalds et une voix fragile, mystérieuse, pouvant parfois rappeler les inclinations plus mélancoliques de Klô Pelgag. Elle a dévoilé jusqu’à maintenant deux extraits, The sun, the sky et Eau miroir en attendant la sortie le 6 juin.
Native de Montréal, Ambre Ciel est une autrice-compositrice-interprète qui propose une pop néo-classique et ambient avec des touches expérimentales. Ayant grandi au sein d’une famille musicale, elle s’est d’abord intéressée au violon pour revenir ensuite au piano, aux pédales d’effets et aux boucles, et se rendre où elle est maintenant.
On l’a attrapée quelques instants pour lui poser des questions, juste avant qu’elle ne foule les planches du Festival International de Jazz cet été.
PAN M 360 : Qui signe la réalisation de l’album? Pourquoi ce choix?
Ambre Ciel : Pietro Amato et moi avons co-réalisé l’album ensemble. C’est quelqu’un qui est impliqué dans le projet depuis le début, auquel j’envoie souvent des fragments de chansons ou d’idées. C’est un mentor, un consultant précieux,avec qui j’avais travaillé pour la première fois sur le EP en 2021. Le projet a vraiment évolué, j’ai commencé à écrire en anglais et on est vraiment plus proches de la musique instrumentale. C’est important d’avoir une vision externe, même si j’avais déjà une vision claire de ce que je voulais parce qu’il comprend bien ma vision et on a des influences communes. Ça m’a permis d’acquérir plus d’expérience et d’autonomie. C’est bien aussi de confronter sa vision à celle de quelqu’un d’autre et de l’enrichir, parfois il me mène à revoir la composition d’une chance ou à laisser les musiciens improviser, alors que moi j’ai tendance à écrire tous les arrangements d’avance (rires).
PAN M 360 : C’est un album expansif et rempli de douceur, comment en avez-vous trouvé la direction musicale?
Ambre Ciel : Quand j’ai commencé à composer l’album, c’est vraiment le motif des quatre premiers accords de l’album qui ont été l’élément déclencheur de tout le reste. Je venais de déménager dans un appartement plus tranquille, où je pouvais avoir accès au silence, et cette énergie de tranquillité a été un refuge pour moi qui m’a permis de plonger dans la création. La vision que j’avais, c’est que je voulais beaucoup d’instruments acoustiques et le motif de départ m’inspirait beaucoup alors je n’étais pas certaine à quel point ça allait prendre une direction instrumentale ou pas parce que j’entendais beaucoup de possibilités et à partir du moment où tu ajoutes de la voix, ça happe le focus de l’audition. C’est ce qui a motivé le choix des instruments acoustiques, des cordes.
PAN M 360 : Qu’est-ce que tu avais envie de partager avec le monde par cette première offrande?
Ambre Ciel : Pour moi, la création de cet album-là m’a donné un certain ancrage. Je trouvais que cette musique-là, par rapport à ce qui a précédé dans mon parcours, est plus terre-à-terre avec des formes plus traditionnelles. Il y a une chanson qui est un peu plus expérimentale mais les autres ont toutes des couplets. Ces chansons-là ont été un refuge pour moi, et j’espère qu’elles le seront pour d’autres.
PAN M 360 : Qu’est-ce qui t’a inspiré lors de la composition des pièces?
Ambre Ciel : Les possibilités d’explorer les différentes avenues à partir d’une même matière. Il y a beaucoup d’albums qui m’ont influencé, comme ceux de Sufjan Stevens où il y a vraiment une synergie entre la musique et les paroles, ou encore Agnes Obel.
PAN M 360 : Les chansons sont reliées par l’eau. Est-ce que c’est un élément avec lequel tu as une forte connexion?
Ambre Ciel : La nature m’inspire vraiment beaucoup, la quiétude qu’on y trouve. L’écriture des paroles pour moi c’est vraiment toujours la musique qui arrive en premier, et j’ai toujours l’impression que j’ai dit ce que j’avais à dire (rires). J’ai toujours été quelqu’un qui n’était pas si douée avec mettre des mots sur les choses que je vis mais quand je me mets à composer au piano, il y a une chanson qui émerge et éventuellement, j’entends une ligne mélodique de voix. J’ai lu beaucoup de poésie récemment et je compose de manière intuitive, alors je me rends compte après qu’il y a un thème récurrent qui émerge, comme celui de l’eau. J’ai une forte connexion avec la nature en général.
PAN M 360 : Est-ce que c’était important pour toi de laisser beaucoup de place aux arrangements, à la musique?
Ambre Ciel : Ce qui était important pour moi, c’était que les éléments importants de l’album, la voix le piano et les cordes, aient suffisamment d’espace. Que la musique puisse respirer. Comme j’ai étudié en violon, je suis très portée vers les mélodies, qu’elles soient pour cordes ou voix.
PAN M 360 : Tu as choisi de t’allier avec l’étiquette Britannique Gondwana Records. Comment est-ce arrivé?
Ambre Ciel : Ça fait plusieurs années que je suis le projet de Hania Rani, ce que je trouve intéressant c’est l’espace entre la chanson avant-pop et l’espace pour la musique instrumentale. Ce que j’ai toujours trouvé intéressant chez Gondwana Records, c’est que ses artistes défient toujours un peu la catégorisation de genre que ce soit Portico Quartet ou Matthew Halsall. J’ai envoyé l’album mixé à Gondwana et c’est justement Matthew qui m’a répondu. Je suis allée les visiter au Royaume-Uni, on a filmé un vidéoclip et ça a vraiment été une belle expérience de rejoindre cette famille-là. Il y avait beaucoup d’influences avec mon identité artistique chez Gondwana et je sentais que je pouvais faire partie de quelque chose de plus grand.
PAN M 360 : Y-a-t-il un lancement Montréalais de prévu pour la sortie de l’album?
Ambre Ciel : Oui il y a un lancement de prévu le 5 juin à l’Oblique, magasin de vinyles. Je vais jouer à 18h et j’aurai la chance d’être accompagnée par une harpiste pour l’occasion. Il n’y a pas de harpe sur l’album mais on a dû adapter pour la formule live vu qu’il n’y a pas d’orchestre.
PAN M 360 : Que te réserve la suite de 2025 après le Festival de Jazz?
Ambre Ciel : Je m’en vais en Résidence à Londres pendant 6 mois, de Juillet à Décembre. Il y aura des shows en Allemagne aussi. Ensuite je vais me plonger dans le deuxième album.