L’équipe de PAN M 360 est très présente au Festival international Nuits d’Afrique (FINA), nos contributeurs.trices rapportent quotidiennement ce qu’ils.elles ont vu et entendu aux concerts présentés à Montréal jusqu’au 23 juillet.
Chipo Nyambiya fait danser la foule
La prestation de Chipo Nyambiya faisait partie de la série Femmes du monde du Festival international Nuits d’Afrique. La chanteuse, originaire du Zimbabwe, maîtrise également parfaitement le mbira, un piano à pouces dont la pratique est passée au patrimoine immatériel de l’UNESCO. On aurait donc voulu entendre plus de cet instrument au son envoutant, mais il n’aura fait son apparition que dans deux chansons.
Malgré cela, la performance de Chipo Nyambiya était remarquable. Son amplitude vocale est étonnante, et elle nous a fait la démonstration de sa grande maîtrise vocale tout au long de son set. Les musiciens qui l’accompagnaient étaient également de grande qualité. Une saxophoniste prenait des solos avec assurance, emplissant les oreilles de la foule d’un son riche et puissant. Un percussionniste venait parfois rejoindre Chipo Nyambiya au centre de la scène pour danser avec elle. Non seulement danser, mais également sauter et tournoyer dans les airs, dans l’espace restreint de la scène Loto-Québec. Le public aura eu droit à concert énergique, d’une grande qualité musicale.
Elena Mandolini
AfirkA, ou la fête qui ne s’arrête jamais
Il régnait une énergie fébrile devant la scène TD – Radio-Canada, à quelques minutes de l’entrée en scène d’AfrikA. Ce groupe a par ailleurs reçu cette année le prix Afropop lors du concours Syli d’or de la musique du monde, une initiative des Productions Nuits d’Afrique. Les fans, de tous les âges, étaient prêts à accueillir les musiciens, certains ayant apporté des drapeaux de l’Algérie pour l’occasion. Comme morceau d’ouverture, le groupe a offert une version rock de la musique du film Pirates des Caraïbes. C’est à la fin de cette introduction que le chanteur est entré sur scène, au plus grand plaisir de la foule. Il nous a promis une soirée inoubliable, et cette promesse a été tenue.
AfirkA interprète des chansons en arabe, que le public connaissait très bien. Les spectateurs chantaient, dansaient, sautaient sans relâche durant toute la durée de la prestation, accompagnés par la voix chaude du chanteur. Ce dernier a fait preuve d’une technique vocale impeccable, nous impressionnant par des mélismes de durées impressionnantes, tout d’un seul souffle. Les musiciens étaient également en pleine forme, se lançant des sourires entre eux et à la foule. Tous ont livré une performance de haut calibre, qui justifie pleinement leur prix reçu cette année.
Elena Mandolini
L’énergie rock de Sidi Wacho
L’équipe de programmation du Festival International Nuits d’Afrique a eu la bonne idée d’offrir à Sidi Wacho le créneau du vendredi soir en tête d’affiche. Avec des attentes élevées, ce groupe franco-chilien-algérien unique a fait sensation devant une foule absolument comble sur la scène TD-Radio Canada.
Le groupe a joué à travers un ensemble électrique de compositions originales qui fusionnent le hip-hop français avec des styles latins traditionnels comme la salsa et la cumbia et quelques saveurs maghrébines et balkaniques pour faire bonne mesure. Mais ce qui est particulièrement remarquable dans ce groupe, c’est l’énergie rock du stade qu’ils apportent depuis le début des années 2000.
Les chanteurs principaux, le franco-algérien Saïdou et le chilien Juanito Ayala, ont dominé la scène avec leur présence dynamique et leur prestation vocale convaincante. Ils ont basculé sans effort entre le rap et le chant, en maintenant un haut niveau d’énergie et en faisant ressentir la foule tout au long du set. En fait, c’était la première fois pendant mon séjour au festival que j’ai vu quelque chose proche d’un mosh pit émerger! Pourtant, tout n’était pas une fête, pour Sidi Wacho, la musique est tout autant un moyen de sensibiliser et de dire la vérité au pouvoir, mais ils montrent que tu peux passer un sacré bon moment en le faisant.
Varun Swarup