americana / chanson keb franco

FME 2024 Jours 3 et 4 | Gravir des cheminées à Noranda… Avec pas d’casque

par Alain Brunet

Vue et entendue à la magnifique Agora des Arts de Rouyn-Noranda, l’exécution des 9 chansons inédites de l’album Cardinal a eu lieu deux soirs consécutifs au FME. Deux soirs à gravir un sommet… Avec pas d’casque. Résumons ici le second programme avant que tout le monde parle de cet opus et de ce concert à l’échelle québécoise.

Vu et entendu à l’Agora des arts, le tandem Demain Déluge est un projet sympathique de bizounage ambient, gracieuseté de Benoît Pinette, mieux connu sous le pseudo Tire le Coyote, et de son bassiste préféré, Marc-André Landry, cette fois dédié à l’électro planante. On apprend alors que les deux compères partagent la même passion pour de telles explorations. L’exercice ici suggéré s’avère agréable, apaisant, de bon goût, sans prétention.

On en reconnaît certes tous les sons émanant des bidules exposés sur la table de travail, on en devine l’organisation relativement embryonnaire, on y observe que ces sons constituent des pièces relativement brèves, présentées au public à la manière d’un spectacle de chansons. 

Ces sons se lovent néanmoins dans nos corps de plus en plus relaxes, les conditions sont vraiment favorables pour absorber la matière principale du set principal: l’intégrale de Cardinal, nouvel opus signé Avec pas d’casque, de retour après une pause discographique de 8 ans. Sous étiquette Bravo Musique, l’album sera rendu public un vendredi 13… septembre. Acte de superstition renversée !

La matière de l’album à paraître est ici exécuté par Stéphane Lafleur (voix, guitare acoustique) et ses proches amis artistes, Joël Vaudreuil, Nicolas Moussette (basse, lap steel), Mathieu Charbonneau (claviers, cor baryton), Simon Trottier (basse et guitare solo).

 “ Je mâcherai tes bottes pour les détendre », est une image typique de Stéphane Lafleur, à mon sens l’un des plus doués auteurs de chanson francophone de l’époque actuelle. Dans ce premier single extirpé de Cardinal, la  tendresse et la sensualité côtoient aisément  l’humour et la fantaisie . On imaginerait même un rôle de mâcheur de bottes dans un film d’André Forcier… mais que dis-je… Dans un film de Stéphane Lafleur, qui a tous les talents !

Le country folk poursuit sa route en Abitibi, les accords sont simples et beaux, les grattes de guitare paisibles, la guit solo circonspecte, le lap steel minimaliste, la basse clopin-clopant, les claviers généreux. Tout ça est mieux exécuté que jamais par Avec pas d’casque.

“Flamboyons ensemble/ D’un même feu, d’une même rage/ Je demande une trêve/ Je demande/ Seulement une autre dernière fois”, suggère ensuite le narrateur de Flamboyons, bousculé par l’élan passionnel mais qui a du mal à le suspendre.

Accepter le mystère, une ballade americana bien sentie, porte parfaitement son titre. La chanson dépeint une suite de contextes inexplicables dont il faut s’émerveiller, à tout le moins les accueillir sans résister.

On est sur le “cruise control”, confirmait alors Stéphane Lafleur, avant d’enchaîner Au sortir de la fête, qui exprime le désir de s’extirper d’un tourbillon humain: Une nouvelle lumière/ Une vapeur, une ébauche/Traverse le soir/ Laisse-la entrer/Laisse-la déployer sa forme/Besoin d’une pause/ Besoin d’une pause.

Vient une chanson sur “les rencontres qu’on n’attendait pas, qu’on n’attendait plus”, qui s’appelle Collision. L’impact est visualisé au ralenti par l’auteur qui souhaite en goûter chaque microseconde. Nous sommes ici bercés par les glissandos de lap steel pendant  qu’Hier se dégage et que Le soleil se déplie. 

On passe ensuite à la face B et ça se passe d’abord avec une histoire de chasse. La description de cette motivation de  quiconque ne dépend pas de la chasse pour sa survie: Quelque chose de sauvage/ Quelque chose de libre de plus libre que lui/ Quelqu’un en veut à quelque chose en vie…

Le titre de la chanson suivante est super: D’autres messages suivront est un autre appel à un retrait provisoire du trafic de l’existence à la recherche d’une embellie car On se démanche / Dans nos intempéries / La danse n’est pas claire pour tout le monde. C’est l’occasion de découvrir une expression: chemin de désir, expression d’urbaniste désignant le raccourci sur la pelouse d’une intersection prescrite par deux trottoirs en angle droit.

Rivages, la 8ème au programme, exprime la chance et la félicité d’une destinée, La chance que j’ai / Se trouve dans les rivages où je me suis échoué

Assortie d’un solo d’euphonium baryton, Cardinal, la chanson, est une espérance. Une imploration. Le rouge de l’oiseau sollicité permettrait au narrateur de fendre le blanc de l’hiver, de mieux voir devant, de mieux croire devant. On le croit sur parole.

La dernière chanson inédite au programme sera interprétée plus tard dans la soirée, après l’exécution de classiques tirés des albums précédent, Talent, Il fait noir de bonne heure et autres, Dommage que tu sois pris, j’embrasse mieux que je parle, Walkie-Talkie, etc.  Vers la fin, on aura droit au dernier titre de l’album à paraître, Le soleil se cherche du stationnement.  Encore un super titre !

Les rimes qui concluent Cardinal décrivent une passion amoureuse alors que crépuscule devient imminent : Le jour achève son tour de garde / Et le vent nous crie des noms/Et le soleil se cherche du stationnement/Dans l’horizon.

Qu’ajouter à cela ? Au sortir de l’Agora des Arts, il y a cette image surréelle qui s’invite dans la caboche en regardant au fond de la rue: escalader les cheminées de la célébrissime fonderie… Avec pas d’casque, il va sans dire, puisque ça ne se passe que dans la tête. Arrivé au top du cylindre, y contempler le paysage abitibien. Et soudain… y découvrir le nid d’un cardinal qui s’envolera au plus profond de soi.

crédit photo : Christian Leduc

bossa nova / classique occidental / jazz / opéra / pop

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Musiques de mère en filles

par Frédéric Cardin

Le deuxième et dernier grand spectacle de la Fête de la Musique de Tremblant 2024 était assuré par la sororité artistique de Natalie Choquette (maman), Florence K et Éléonore Lagacé (filles). Cette réunion peu fréquente (du moins en public) a donné lieu à des croisements stylistiques inattendus, parfois même surprenants. Je ne connaissais pas la qualité de mezzo lyrique d’Éléonore Lagacé. Elle a démontré un sens opératique très adéquat dans Carmen et dans le duo des fleurs de Lakmé, avec maman. Parfois en solo, en duo ou en trio, on est passé du jazz au latin, au pop puis au classique avant de revenir à l’un ou l’autre dans des collisions qui mettaient de l’avant la complicité entre les dames, plutôt que la perfection technique, occasionnellement échappée. Le large public n’en a pas pris ombrage car c’est plutôt la relation entre les trois artistes qu’il était venu goûter. En ce sens, et à bonne dose de cabotinage, mère et filles ont comblé les attentes avec certains moments touchants. 

Antilles / Caraïbes / funk / Hip Hop / reggae / twoubadou

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Waahli, maître de scène

par Frédéric Cardin

Bien que le spectacle de Waahli sur la grande scène de La Fête de la Musique de Tremblant ait été présenté comme du Hip Hop, la véritable essence musicale waahlienne serait plutôt de l’ordre du groove-soul haïtien teinté de Hip Hop (entre autres). Telle est la nature de la riche et large palette sonore déployée par le Montréalais d’origine haïtienne. Dans ce groove brûlant mais souriant, on retrouve aussi bien le Funk, le Reggae, le Konpa que, oui, le Hip Hop, avec un supplément d’âme de Twoubadou classique et un peu de Jazz. À cette richesse stylistique, Waahli (et ses musiciens : James Challenger, Ryan Nadin, Shayne Assouline, Evan Shay et Theo Abellard) additionne sa dose de présence scénique qui en impose avec respect et authenticité, et aussi une attitude à bonne distance des clichés du Hip Hop violent et machiste. Waahli plaît à tout le monde, et la grande place ‘’en haut de la côte’’ de Tremblant était bien garnie de jeunes qui dansaient sur les beats appuyés et de têtes grises qui balançaient les bras sur les indications du chanteur. Tremblant était la dernière étape d’une tournée québécoise et ont donc résonné pour la dernière fois de la version actuelle les titres Sundance, Men sou yo, Mal du pays, Teke fren et plein d’autres. Angèle Dubeau répète que c’est la Fête de ‘’toutes les musiques’’. Preuve à l’appui.

classique occidental / latino / tango / tango nuevo

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Piazzolla raconté en mots et en musique

par Frédéric Cardin

À la fois didactique, ludique et musicalement solide, le spectacle Hommage à Piazzolla du violoncelliste Dominique Beauséjour-Ostiguy et du guitariste Christ Habib a réussi le pari improbable de rendre un cours d’histoire de la vie et de la carrière du grand compositeur/bandonéoniste léger et amusant. Pendant une heure, les deux jeunes artistes nous font passer, grâce à la musique, des tout débuts du compositeur (influencé par le tango traditionnel, puis le jazz et finalement la musique classique très sérieuse) à sa maturité, celle du Tango Nuevo. Même si les animations des deux musiciens manquent un peu de professionnalisme, les infos offertes et leur relative concision ont l’avantage d’ajouter une dose de viande autour de l’os pour les nombreux profanes. Cela dit, le plus remarquable est la qualité de jeu du duo, particulièrement celui de Beauséjour-Ostiguy. Son aisance technique doublée d’une musicalité à fleur de peau, intensément ressentie, en font l’un des plus beaux jeunes talents classiques. Chapeau également à Christ Habib, qui s’exprime avec une très belle délicatesse tactile.

 
jazz

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Marianne Trudel et Karen Young : l’excellence à deux

par Frédéric Cardin

La catastrophe a été évitée. Cinq minutes avant le spectacle de Marianne Trudel et Karen Young sur la scène principale de la Fête de la Musique de Tremblant, le déluge s’est abattu. Il fallait voir le public nombreux fuir à toutes jambes. On a déplacé vite fait les deux artistes vers le petit chapiteau du piano public. Les courageux qui s’y sont rendus ont eu droit à deux récompenses : un abri confortable et une heure de chant/piano jazz d’une classe très élevée. Plusieurs des chansons choisies par les deux artistes avaient pour thème… l’eau. Ça ne s’invente pas. Finalement, on l’a pris comme un énorme supplément d’âme. Karen Young, du haut de ses quelque cinquante ans de carrière professionnelle (je ne souhaite pas révéler son âge, soyons délicats. De toute façon vous trouverez l’info sur Wikipédia….), est encore l’une des voix les plus exceptionnelles nées au Canada. À travers un répertoire traversé par des airs finement transformés de Monk, Strayhorn, Vigneault, Joni Mitchell, Abbey Lincoln, Richard Desjardins, etc. elle a attaché le public à son chant expressif et aérien. Marianne Trudel, magistrale pianiste, s’est également démarquée grâce à des interventions parfaitement symbiotiques avec l’esprit raffiné de sa partenaire. Une leçon de grand art réalisée dans des circonstances imparfaites.

FME 2024 Jour 3I La terre de Lemongrab

par Stephan Boissonneault

Lemongrab, des punks désormais basés à Berlin, m’envahissent avec des lignes de basse intenses et des performances vocales brutes de Léonie Dishaw et Gaëlle Cordeau. Leur son viscéral résonne avec la montée violente d’un trip d’acide. La présence intense sur scène fait frémir la foule qui en redemande. Léonie s’enfonce dans l’océan des corps pour nous hurler à la figure. Cette esthétique euro-punk se mêle au vieux pub du Cabaret de la Dernière Chance, nous transportant dans un autre endroit, une terre étrange connue sous le nom de Lemongrab. C’est une vague d’eau salée glacée qui vous frappe au visage, qui vous fait remonter pour prendre l’air et qui vous donne un coup de pied dans les dents. En regardant la salle, je me suis rendu compte que nous partagions tous le même sourire sanglant. Lemongrab est à ne pas manquer.

BY Jacob Zweig

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FME 2024 Jour 3 | La saignée avec SLASH NEED

par Lyle Hendriks

Comme une poupée rappelée pour vice de fonctionnement et qui revient de l’usine pour vous hanter, SLASH NEED nous transporte d’un sous-sol moite de Rouyn Noranda à un entrepôt pervers de Berlin. La chanteuse Dusty Lee est voilée derrière un écran de maille tenu par ses danseurs. La silhouette de Lee est à la fois menaçante et séduisante, tandis qu’elle émet des grognements gutturaux et des notes aiguës à faire dresser les cheveux sur la tête. Elle pousse contre l’écran, son corps se déforme et se contorsionne, tandis que la production d’Alex Low, qui fait frémir les gorges, nous remonte le long de la colonne vertébrale.

Le brouillard remplit la pièce, et nous ne pouvons qu’apercevoir Lee qui hurle comme une sorte d’animal blessé. Ils mâchent et crachent désespérément chaque mot comme une cérémonie de saignée exhibitionniste. C’est un cauchemar, un assaut contre nos sens qui nous pousse à genoux et nous ouvre la gorge avec des doigts en latex pour voir de quoi nous sommes faits.

SLASH NEED est une sensation. Angoissant, en colère, mais aussi sensible par moments, ce n’est pas pour les âmes sensibles. C’est une catharsis, une rage et une libération.

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FME 2024 Jour 3 I Le culte de PyPy

par Stephan Boissonneault

Hier soir, un événement mythique s’est produit, un événement qui sera rapporté pour les générations à venir dans la belle ville de Rouyn-Noranda – le set de PyPy au Cabaret de la Dernière Chance – un mur de jazz psychédélique post-no-wave, tout et rien, un trou noir de félicité sonore constante. Mené par Annie-Claude Deschenes (Duchess Says), une pure sorcière de la beauté et de la terreur, PyPy recrute des adeptes pour leur culte de la célébrité hypnotique. Roy Vucino, sans doute l’un des joueurs les plus habiles en Amérique du Nord (CPC Gangbangs, Les Sexareenos, Red Mass), s’acharne sur son corps et sa guitare, et une flaque de sueur est laissée sur la scène de la salle de montage. Annie-Claude Deschenes pourrait provoquer une émeute si elle le voulait, quand elle est au micro, il n’y a rien d’autre que vous pouvez penser ou souhaiter ; votre cerveau est littéralement tordu en un tas de nerfs et vous aimez ça.

À un moment donné, un déluge de personnel du Cabaret de la Dernière Chance a ramassé un village de parapluies White Claw – tous sous le charme de PyPy – et a défilé dans la salle. Sans parler du moment où Deschenes a commandé un gin tonic et a demandé à un fan de la porter sur ses épaules jusqu’à l’arrière et l’avant de la scène. Les mots ne suffisent pas à décrire l’ensemble du tableau, un peu comme une peinture de Matisse sous une pluie torrentielle. Un nouvel album pour faire suite au PAGAN DAY de 2014 est à venir, comme une éclipse dans le temps, comme si un dieu indiscipliné avait décidé que le monde avait besoin de plus de PyPy, et c’est ce que nous faisons, c’est ce que nous faisons. Tous ceux qui ont eu la chance d’assister à ce concert bondé sont désormais des membres à part entière de la secte PyPy.

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FME 2024 Jour 3 | Déchirer le temps et l’espace avec Shunk

par Lyle Hendriks

Les bizarres Montréalais de Shunk pourraient bien constituer un groupe de rock du futur. Avec un mélange particulier d’esthétique douce des années 70 et d’instrumentation déchiquetée, inspirée du synth-punk, ce quatuor a complètement envahi le Cabaret de la Dernière Chance lors de son concert au FME. La chanteuse Gabrielle propose des parties vocales endiablées qui effleurent les guitares gutturales et imminentes. Pendant ce temps, Julia à la basse garde le contrôle avec des basses incroyablement complexes, criant chaque mot.

Shunk, c’est de l’entropie à l’état pur, un groupe de quatre musiciens chevronnés qui pourraient chacun facilement diriger le groupe. Si vous fermez les yeux, vous pouvez imaginer les instruments en train de changer et de se transformer, se métamorphosant en d’étranges nouvelles formes pour s’adapter au prochain virage en épingle à cheveux de la musique. Passant de chansons d’amour opératiques à des moments à la limite du hardcore, ils vous font deviner à chaque instant, vous entraînant de plus en plus profondément dans la collection éclectique mais sans faille de Shunk.

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dream-pop

FME 2024 Jour 3 I Des rayons accueillants avec Grand Eugène

par Stephan Boissonneault

Après un tourbillon de musique le vendredi, et des conversations tardives sur tout et n’importe quoi, j’avais besoin d’un répit, de quelque chose qui m’aiderait à me lancer dans un nouveau défi. Un peu mélancolique, rêveur et brumeux, Grand Eugene était le début parfait du samedi au FME. Sous la structure en bois de La Guinguette Chez Edmund, avec en toile de fond le lac Osisko, le son de Grand Eugene, Drugdealer mélangé à du vieux Andy Shauf et un soupçon de disco drab à la Gab Bouchard, était exactement ce dont nous avions tous besoin.

Alors que le soleil sortait des nuages pour nous saluer, nous avons été accueillis pour des vacances loin de nous-mêmes, un été professionnel, la basse – mon dieu, la basse, les tons, la majesté des synthés, juste un pur délice. Leur nouvel album porte bien son nom, Les vacances d’été, ne manquez pas de prendre le temps de le découvrir.

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bossa nova / Brésil / samba

Fête de la musique de Tremblant 2024 | La chaleur et l’élégance du grand Paulo Ramos

par Frédéric Cardin

Qui dit Paulo Ramos dit élégance, classe, force tranquille, douceur chaleureuse… et impeccable musique brésilienne, bien sûr. La directrice artistique de la Fête de la Musique de Tremblant, Angèle Dubeau, avait donné au vétéran guitariste et chanteur la tâche d’apporter la chaleur et le soleil de son pays natal pour le premier des deux grands spectacles de l’édition 2024. Mission accomplie. Il faut dire que ce n’était pas difficile pour ce père de la musique brésilienne made in Québec. Le monsieur a du métier, et beaucoup d’ami(e)s. Après s’être lancé par lui-même, mais accompagné de son fidèle quintette formé de Sacha Daoud, Daniel Bellegarde, Dan Gigon, John Sadowy et Rodrigo Simoes, Paulo a invité plusieurs habitués de ses concerts, dont l’excellente Bia. Celle-ci a offert quelques chansons, dont un Chega de Saudade bellement modifié et ‘’pimpée’’, en plus d’oser quelques pas de capoeira! Toujours la belle forme pour la belle québéco-brésilienne! Le guitariste et chanteur Rommel Ribeiro, la chanteuse winnipégoise Annick Brémaud et deux danseuses, ont ajouté la couche voulue pour faire de cette soirée brésilienne un succès public incontestable.

chant choral / classique occidental

Fête de la musique de Tremblant 2024 | Hispanité et flamenco rayonnant avec Les Rugissants

par Frédéric Cardin

L’ensemble vocal Les Rugissants, dirigé par Xavier Brossard-Ménard, a offert une belle heure de chant choral étoffé ce samedi après-midi à la Fête de la Musique de Tremblant 2024. Une dizaine de chanteurs de haut niveau, accompagnés par un guitariste et une danseuse flamenco, tous dirigés par la battue énergique, communicatrice, de Brossard-Ménard, ont transporté les spectateurs de la grande place de Tremblant dans univers vocal hispanique éloigné des clichés faciles. Que ce soit grâce à des compositeurs espagnols ou étrangers, mais habités par la magie de ce pays, les artistes n’ont pas hésité à offrir des œuvres d’un niveau de ‘’sérieux’’ et d’exigence harmonique quelque peu plus avancés que dans les autres spectacles à l’affiche. Il faut saluer la démarche. Cela dit, il aurait fallu être de bien mauvaise foi pour rechigner. Le programme construit par Brossard-Ménard était bien choisi en fonction de son expression de couleurs facilement identifiables à la péninsule ibérique, malgré quelques passages tonalement modernes. Une prestation de grande qualité et appuyée sur un raffinement qui témoigne d’une très belle intégrité artistique.

Crédit : Maryse Tapp/Fête de la Musique de Tremblant

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