D’Istanbul, Inji était venue aux USA il y a quelques années, « afin d’y devenir banquière ». Le destin en a voulu autrement… Inji est plutôt devenue chanteuse et productrice électro, les taux d’intérêt à son endroit ne cessent de grimper depuis.
Grande et longiligne, cette jeune femme est pour moi l’une des belles surprises d’Osheaga 2025, dose massive de vitamines et autres substances pas exactement vitaminées.
Authentique lapin Energizer qu’on vient de munir de piles flambant neuves. Sautillements, bonds, étirements, gambades, poses coquines, déhanchements, harangues de la foule et plus encore… Pas arrêtable! Seule la fin chronométrée de cette prestation d’enfer a pu stopper cette chanteuse, autrice, compositrice, productrice électro.
Basses synthétiques très dance à la Disclosure, motifs de claviers housy/ bass music/disco à souhait, batterie et beatbox dans le tapis.
Il fallait être extrêmement coincé pour rester immobile devant un telle injection de carburant. Indice d’octane très élevé!
Le concept d’Inji est super : les tempos sont rapides ou très rapides, les riffs de claviers et bidules numériques sont rigoureusement conçus, un batteur en chair et en os a été recruté pour muscler chacune des pulsations au programme, pendant que son employeure survole la scène et ne cesse de nous balancer des accroches.
Elle chante, elle récite, elle rappe, le phrasé est invariablement impeccable. Généralement au micro sans instruments, Inji chante et se démène pour notre plus grand plaisir. Elle revient parfois à ses machines sans démobiliser qui que ce soit. Longs cheveux, taille à peu près parfaite, bottes blanches, de sept lieues, tenue vestimentaire disons minimaliste, idéale pour le 400 mètres haies.
En résumé? Pétard ? Nenni. Bombe!
photo : Emmanuel Novak-Bélanger