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FIJM | Natalia Lafourcade enflamme une Place des Arts devenue mexicaine

par Michel Labrecque

C’est devenu un cliché, mais parfois, les clichés s’imposent. Il suffisait de se promener dans les couloirs de la Salle Wilfrid-Pelletier pour comprendre et entendre que la majorité des 3,000 spectateurs étaient hispanophones, pour la plupart Mexicains, venus écouter une de leurs artistes qui incarne le mieux l’âme de ce grand pays.

Natalia Lafourcade était de retour au FIJM pour une deuxième année d’affilée, mais avec un concert radicalement différent. En 2024, elle présentait son album De Todas Las Flores, accompagnée d’un groupe de musiciens brillants. Cette fois, pour sa tournée Cancionera, du titre de son plus récent album, elle s’est présentée toute seule, avec une guitare classique amplifiée et une bouteille de mezcal sur une petite table, pour juste être une chanteuse. 

Natalia Lafourcade est une artiste exceptionnelle. Elle emprunte toujours des chemins imprévisibles. L’album Cancionera, que j’ai critiqué dans nos pages, est un album hyper léché, avec une quinzaine de musiciens, qui modernise des styles traditionnels mexicains et latins de façon très subtile. Mais, dans ce concert ultra-intime, Natalia laisse largement tomber ce disque, pour en conserver tout au plus deux pièces, et nous offre en échange  un mélange de chansons qui résument sa carrière, ainsi que des chansons traditionnelles de son pays.

J’avoue: au début, ça m’a surpris, car j’aime beaucoup les arrangements très sophistiqués que Natalia et son réalisateur, Adan Jodorowsky, font en groupe. Mais, comme la grande majorité de la salle, j’ai été conquis par ce concert dénudé, qui laisse la place à la voix, à l’âme, aux émotions de cette artiste hors du commun, à qui on a décerné Prix Antonio-Carlos Jobim du Festival de Jazz pour sa contribution aux Musiques « du monde » à la fin du concert. 

Que ce soit avec les chansons De Todas Las Flores, Pajarito Colibri, La Soledad y el Mar, Mexicana Hermosa, ou avec ses réinterprétations de La Llorona, La Bamba et Cucurucu Paloma, Natalia Lafourcade nous a fait plonger au plus profond de la culture mexicaine et de sa région de Veracruz. Et l’a partagé avec la foule, encourageant tout le monde à chanter avec elle. Plus le concert avançait, plus ça chantait autour de moi. 

Son jeu de guitare classique me rappelait parfois le Texan Willie Nelson ou l’Uruguayen Jorge Drexler, avec qui elle a souvent collaboré. Ce jeu meublait très correctement l’espace musical. Et cette voix! Il me semble qu’elle est de plus en plus assurée, assumée, émotive. 

Natalia Lafourcade nous a aussi parlé, très largement en espagnol, de son amour pour le Mexique, de la mer et de la solitude, « qui donne parfois des idées formidables, mais aussi des pensées terribles ». Cette tournée est aussi une façon pour elle de célébrer ses quarante ans, une sorte d’heure des bilans. 

Natalia Lafourcade adore son pays, sa culture, ses paysages, mais elle est aussi consciente de ses problèmes et de ses inégalités. Elle nous l’a rappelé en terminant son concert en force avec El Derecho de Nacimiento, une chanson écrite en 2012 en appui à un mouvement étudiant pour plus de justice sociale. 

Natalia Lafourcade est entière et intégrale. Un concentré d’âme! Et le public lui a bien rendu. 

La suite ce soir pour un second concert.

crédit photo: Émanuel Novak-Bélanger

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