Dans leur CV collectif, les membres de la formation belge Black Flower peuvent se targuer d’avoir accompagné Beck, Calexico, Marc Ribot et Lee Perry; cela illustre la compétence de cet ensemble jazz perméable aux styles et souvent funky. Dirigé par Nathan Daems (saxophone et autres instruments à vent), le quintette comprend aussi le cornettiste Jon Birdsong, le batteur Simon Segers, le bassiste Filip Vandebril et l’organiste Karel Cuelenaere. Nouveau venu au sein du groupe, ce dernier y a certainement trouvé sa place : ses motifs éthiopiens, ondoyants et aigus, sont ici des ingrédients de base. Idem pour le recours fréquent de Segers aux polyrythmies afro. Précisons toutefois que Black Flower se distingue des groupes « hommages » ethnomusicologiques qui se produisent sur les scènes Musique du monde des festivals. Les grooves de Magma sont beaucoup plus substantiels. L’un des plaisirs que nous procure cet album réside dans le décorticage de ses innombrables éléments. Or, les compositions ne sont jamais trop touffues, en dépit d’une règle résolument démocratique accordant à chaque instrument une voix égale. Félicitons Daems et ses comparses pour les trouvailles mélodiques simples et efficaces autour desquelles s’articulent ces pièces chaleureuses, expressives et, surtout, porteuses d’espoir. Leurs sonorités d’outre-Belgique inspirent l’optimisme, plutôt que le mysticisme. Mention spéciale à la scintillante Half Liquid et à Morning In The Jungle, seul titre chanté de l’album (en l’occurrence par Meskerem Mees, lauréate d’un prix prestigieux).
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