Christopher Tyler Nickel est un compositeur de Vancouver qui écrit souvent des œuvres basées sur les textes sacrés chrétiens. Il a déjà à son catalogue un Requiem et un monumental Gospel According to Mark, d’une durée de sept heures. Cette Mass et ce Te Deum, écrits en même temps durant la pandémie de Covid-19, sont de la même laine. Mélodiques et tonalement centrées et accessibles, les deux partitions baignent dans des atmosphères mélancoliques qui s’épanouissent doucement, sans bouleversements dynamiques agressifs, la plupart du temps.
L’aisance des thèmes et des lignes mélodiques est appuyée sur de très beaux passages pour les hautbois de toutes sortes (hautbois, hautbois d’amour, cor anglais, hautbois baryton, etc.). Dans le Te Deum, une partition de soprano apporte de la lumière et assure un défi substantiel à la soliste, qui doit régulièrement atteindre les hautes sphères de ses possibilités. Ici, chapeau levé vers la Canado-Irlandaise Catherine Redding, qui possède un magnifique déploiement sonore, même dans les aigus les plus exigeants.
Pour fins de comparaisons, imaginez quelques échos de Brahms, entremêlés à Karl Jenkins et Zbigniew Preisner, mais dans une optique éminemment personnelle.
Ces deux créations sont de très bons exemples de belle musique d’aujourd’hui, construite par un Canadien qui inspire à la fois le plaisir esthétique et l’élévation spirituelle.