Israélienne basée à Berlin, Maya Shenfeld s’inscrit parmi ces compositrices allumées par la rencontre d’un présent hautement technologique et d’un passé lointain. Ambient électronique, recherche électroacoustique et musique sacrée font ici bon ménage, et produisent un mélange tout à fait concluant. La jeune musicienne travaille ici avec le Ritter Youth Choir et le grand orgue de l’église Saint-Matthieu de Berlin, elle y mêle brillamment ses propres instruments et équipements électroniques. Ses variations hypnotiques, méditatives, séraphiques, ne sont pas qu’anciennes; on y observe également des constructions modernes s’imbriquant aux plus vieilles, tonales ou modales, la cohabitation est plus qu’attractive. On peut aussi observer des motifs de synthés servis en classiques circonvolutions harmoniques, motifs surplombés par des musiques, épaisses, très linéaires, spectrales. Les sons peuvent provenir de sources purement synthétiques ou encore forgés à partir de sons naturels – martèlement de cordes de piano, bruits animaliers traités numériquement, magnifiques chants choraux s’exprimant avec très peu de variations mélodiques, effets de bourdon (drone) construits avec la voix humaine comme on l’observe dans les musiques d’Asie méridionale comme dans les musiques sacrées de la Renaissance. Voilà une autre pierre de taille à l’édifice ambient, qui se conclut par la plus consonante des 8 pièces au programme.
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