Le trio Dichter (Théotime Langlois de Swarte au violon, Hanna Salzenstein au violoncelle et Fiona Mato au piano) se joignent au baryton Samuel Hasselhorn et au pianiste Jorge Gonzalez Buajasan pour animer une soirée intime comme on aurait pu en voir dans le salon de Clara (Wieck) et Robert Schumann. Le programme consacre une belle part de son attention à la musique raffinée de Clara, mais aussi à certains contemporains du couple tels le Danois Niels Gade (qui demeure encore beaucoup trop méconnu), Brahms, Mendelssohn et Theodor Kirchner. Bach et Scarlatti sont les deux ‘’anciens’’ que l’on commençait à peine à redécouvrir à l’époque. Bref, avec la musique de Robert, voici un programme étoffé qui donne une excellente idée de ce qui pouvait apparaître à l’époque comme la fine fleur de la musique moderne et le meilleur de celle du passé. L’ambiance intimiste est parfaitement rendue par une prise de son attentionnée, focalisée sur la netteté des détails. Les musiciens jouent sur des instruments historiques issus de la collection du Musée de la musique de la Philharmonie de Paris. En formats soit solo, duo ou trio, les interprètes dialoguent avec aisance. Le Trio pour piano no 2 in fa majeur Op. 80 de Robert Schumann, la pièce de résistance de l’album, bénéficie d’une lecture tendre et bellement lyrique des mélodies si prenantes qui y sont déployées. Tout le reste du programme est à l’avenant, et j’aimerais noter spécialement le très beau caractère vocal et engagé du baryton Hasselhorn. Un petit bijou de beauté et de raffinement signé Harmonia Mundi.
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