Ces derniers temps, les albums solos de membres de groupes connus fusent de partout, sans doute à cause du temps libre dont tout ce beau monde a disposé après la mise en veilleuse de leurs tournées ou de leurs projets collectifs. Weird Nightmare, l’album solo d’Alex Edkins, guitariste-chanteur de METZ, est costaud, abrasif et constamment à fond la caisse. Sur de nombreuses pièces, on peut entendre les amplis et les câbles qui gémissent et se plaignent, tentant de survivre tandis que les musiciens poussent leur matériel au max.
Les premières chansons de Weird Nightmare sonnent assez METZ, mais tendent vers le rock garage acide des Osees – à l’époque où ils étaient Thee Oh Sees – ou de Frankie and the Witch Fingers. Côté compos, les chansons sont assez simples et énergiques, avec une volonté de sobriété et de rock’n’roll hymnique. C’est donc un disque de rock sans fioritures, facile d’accès à tous ceux qui veulent s’éclater. Wrecked (feat. Bully) est l’une des pièces maîtresses, la voix d’Edkins s’y marie parfaitement avec celle d’Alicia Bognanno de Bully. Sunday Driver me rappelle le skate-punk des belles années de Thrasher Magazine. En fait, tout cet album serait parfait pour une promenade en planche de longueur variée, si c’est votre truc.
Là où Weird Nightmare cogne le plus fort, c’est dans toutes ses petites accroches sonores, que ce soit à la guitare, à la basse (floue) ou à la voix (euphorique et angoissée) d’Edkin. Sur Oh No, on a également droit au prince désaxé de l’alt-pop, Chad Van Gaalen. La pièce commence sur des notes de basse punk-rock sinistres qui semblent avoir été enregistrées dans une boîte de mets à emporter. Un invité puissant.
Avec ses tonnes de larsens et ses morceaux psych-rock mêlés à des voix brumeuses, Weird Nightmare est un excellent album.