Trois solides artistes de la scène jazz de Toronto se réunissent pour explorer ensemble la ‘’musique de chambre avec un esprit jazz’’. Fern Lindzon au piano, Colleen Allen à la flûte et aux saxophones, et George Koller à la contrebasse taquinent les genres en les transformant en une musique très personnelle. Blues, classique romantique ou baroque, easy listening, bossa, musique indienne, tout est distillé dans une approche à la fois savante et intuitive. L’écoute de cet album éponyme est ultra agréable, sans aspérités harmoniques se voulant académiques. Cela dit, point de simplisme lénifiant non plus. Jobim, Mozart (via Moe Kaufman), Ellington, puis Koller et Lindzon s’assemblent sans avoir l’air mal assortis dans un programme souriant de 12 plages. Seule faiblesse apparente : Après un rêve de Fauré, d’une redoutable difficulté au plan de la justesse pour une contrebasse à archet. Les écueils n’ont pas été entièrement évités par Koller.
Néanmoins, Triptyque offre généralement de la belle musique, très bien faite et sans prétention.