Pendant des décennies, la musique de Beverly Glenn-Copeland est passée sous le radar de la presse musicale. Il a fallu qu’un collectionneur japonais mette la main sur l’album Keyboard Fantasies pour que celui-ci soit découvert une trentaine d’années après sa sortie en 1986. Nous pouvions alors enfin faire connaissance avec un artiste doté d’une voix unique et chaleureuse. Le succès tardif que connaît finalement Glenn-Copeland s’explique peut-être par le fait qu’à l’époque trouble dans laquelle nous vivons, nous avons plus que jamais besoin du réconfort que cette voix peut nous apporter.
La compilation Transmissions nous propose un tour d’horizon très complet de la carrière du musicien trans né à Philadelphie et qui habite au Canada depuis plusieurs années. Dans un ordre qui n’a rien de chronologique, le disque présente des morceaux folk issus de ses deux premiers albums parus en 1970, un titre plus funky tiré du mini-album At Last! datant de 1980, deux extraits du désormais classique Keyboard Fantasies – opus avec lequel l’artiste découvrait la musique électronique – quelques pièces plus up tempo provenant de Primal Prayer publié en 2004 ainsi qu’une très belle nouvelle chanson, la toute douce mais profonde River Dreams.
Une constante se dégage d’un corpus aussi éclectique : le pouvoir de guérison émanant de la très belle voix de Glenn-Copeland. Que ce soit les excellents morceaux de folk jazzy parus en 1970, les singulières compositions minimalistes d’ascendance new age que l’on retrouve sur Keyboard Fantasies ou les pièces gospel davantage rythmées crées plus récemment, les chansons créées par Beverly Glenn-Copeland portent toutes l’empreinte de ce timbre vocal reconnaissable entre mille et de cette humanité capable de rasséréner les coeurs les plus meurtris.